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Kairouan, ville sainte et ruelles enchantées

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Grande Mosquée de Kairouan

Au milieu des oliveraies, Kairouan se dresse dans un paysage qui rappelle l’Andalousie.

C’est « la ville aux trois cents mosquées », la quatrième ville sainte de l’islam.

Kairouan est aussi la plus ancienne ville musulmane du Maghreb.

Fondée en 671 dans une position stratégique à mi-chemin entre la côte orientale et les montagnes de l’Ouest, entre les villes byzantines du Nord et les populations berbères du désert, Kairouan tire son nom de la route des caravanes qui l’ont toujours traversée (« qayrawan » en arabe).

Si vous visitez la ville le matin, vous pourrez vous extasier à la vue de l’intérieur de la Grande mosquée, ou mosquée Sidi Okba.

Kairouan : faïencesC’est un exemple admirable de mosquée primitive. La cour (« sahn »), est entourée sur trois côtés par des arcades.

Du côté de la salle des prières (« beit es Salât »), l’arcade est double.

La salle des prières compte à elle seule quelque 400 colonnes en marbre rose ou noir, qui proviennent des villes romaines et byzantines, y compris Carthage.

Les faïences et les marbres sont un trésor de couleur insoupçonnable de l’extérieur. En effet, dehors, la mosquée prend l’allure sévère d’une forteresse, dominée par son minaret de 35m de haut.

Coupole au coucher de soleil

Une promenade dans les venelles de la médina, au petit matin ou au coucher du soleil, restera l’un des plus beaux souvenirs de voyage en Tunisie.

Vous pourrez vous imaginer en épigones de Paul Klee. Extasié par les couleurs du Sud, le peintre se ressourçait en Tunisie, en quête d’un Orient mythique.

C’est devant les portes de Kairouan qu’il dit : « La couleur me tient. Je n’ai plus besoin de la poursuivre.

Elle me tient pour toujours, je le sais. Voilà le sens de cette heure heureuse, moi et la couleur ne faisons qu’un. Je suis peintre. »

Au souk, le soir

Si vous ne vous sentez pas tellement inspirés par la peinture, vous pouvez toujours aller vous ressourcer au palais dans le souk avec du thé et les délicieuses pâtisseries de Kairouan.

Cherchez les « makrouds », de petits losanges de pâtes fourrées de dattes et recouvertes de miel.

Et n’oubliez pas que Kairouan recèle des merveilles à l’extérieur de la médina.

Le mausolée du barbier (ou zaouïa de Sidi Sahab el-Balaoui), l’un des compagnons de Mahomet, se trouve à peu de distance d’une merveille d’ingénierie hydraulique : les bassins des Aghlabides.

Tapis de rêve

Tapis de KairouanCe sont les Turcs qui ont relancé l’industrie de la tapisserie à Kairouan, au XVIIIe siècle.

Une industrie qui datait du Xe siècle et que les Tunisienns font remonter jusqu’à l’époque de Carthage.

Une tradition qui rivalise avec celle du tapis persan ! Aujourd’hui, les marchands de tapis sont un peu moins visibles dans le souk, où les vendeurs de souvenirs ont pris le dessus.

Mais vous trouverez encore des tapissiers charmeurs et habiles qui seront ravis de vous inviter dans des palais splendides pour vous étaler la précieuse marchandise.

Et vous voilà partis dans des marchandages périlleux. Vous verrez tous les prix et toutes les qualités (zarbiya, aloucha, mergoum, kilim…), selon le nombre de points au mètre carré.

Mais avant tout achat, vérifiez qu’il y ait l’estampillage, garantie de qualité. Et souvenez-vous que ces tapis son tissés essentiellement par des femmes, qui travaillent chez elle et sont payées selon leur vitesse de tissage.

Pour les plus curieux, vous pouvez aussi demander à l’Office de tourisme de visiter les ateliers de tapisserie.

Fabio Benedetti-Valentini © Azurever.com