Pour autant qu’on le sache, la musique traditionnelle Merina se résume dans ce qu’on appelle le « Hira Gasy » qui veut dire en français « Chant Malgache ». Ce dernier est une troupe d’une quinzaine d’hommes et des vêtus de vêtements traditionnels malgaches.
Les hommes s’affublent d’une tunique rouge arrivant jusqu’au genoux et sanglé sur la taille, un pantalon noir et un chapeau de paille accompagnent le tout. Les femmes elles, sont vêtues d’une longue robe fleurie de couleurs vives agrémentée d’une « lamba » qu’elles enroulent autour de leurs épaules.
Notons que les chanteurs traditionnels Merina ne sont pas du tout chaussés, ils effectuent leur spectacle pieds nus.
Le spectacle se déroule depuis toujours sur les « kianja » en plein air, au milieu d’un grand terrain de foot ou de rugby, n’importe lequel fait l’affaire du moment qu’il est assez grand pour contenir le groupe et ses spectateurs.
Ces derniers assistent au spectacle debout ou assis à même le sol quand il n’y a pas de chaises. Les chansons interprétées, sont souvent accompagnées par des flûtes, des tambours, violons, et quelques fois des saxophones sont pour la plupart des messages de réflexion et de sagesse, des vérités générales et même politiques.
Ce genre de musique ne nous amène guère à la danse mais plutôt au rire et à la réflexion. Les paroles et les thèmes révèlent de manière humoristique les mauvaises habitudes ainsi que les sujets considérés comme tabous.
La plupart des vieux tananariviens apprécient beaucoup ce genre de « théâtre », il est encore très populaire et est considéré comme un patrimoine culturel malgache de par son unicité et son authenticité. Il est vrai que c’est amusant et très riche en culture !
Il est pourtant rare actuellement de rencontrer ce genre de concert dans la capitale. Si auparavant, les représentations étaient données à la moindre occasion, actuellement la musique a fait place à des styles plus contemporains comme le rap, le rnb, le rock, le soul, le hip hop… bref, toutes sortes de musiques étrangères.
Les Hira Gasy sont réservés pour les grandes occasions, lors des fêtes nationales notamment. Pour en voir une de ce fait, il faut arriver à Madagascar au mois de juin.
Mais cela ne suffit pas, ce genre de spectacle ne se donne apparemment pas à tous les coins de rue, il faut en conséquence demander au guide de se renseigner sur la date et le lieu pour pouvoir y assister.
Le concert est accessible à tous, les chanteurs ne demandent généralement pas de prix à payer car ils sont rémunérés par les organisateurs. Néanmoins, quelquefois, ils laissent passer leur chapeau pour une petite collecte de bonne volonté de la part des assistants mais cela est rare s’il y a un prix d’entrée.
Mais comme il a été dit ci-dessus, cette belle musique traditionnelle malgache a perdu sa notoriété d’antan au profit des musiques contemporaines. Effectivement, les jeunes malgaches suivant la mode et le développement préfèrent et de loin le rnb et le rap à cette musique de charme traditionnelle.