Les Muscadet sont des vins frais, secs, nerveux aux arômes subtils, floraux et fruités à dominante de pomme verte et de citron. Mais lorsqu’ils sont Sur Lie, leur vivacité se double d’un perlant inimitable.
Si la présence de vignes dans le pays nantais dès l’époque romaine ne fait aucun doute ; c’est au quinzième siècle qu’apparu le cépage " la folle blanche " (qui donne aujourd’hui le Gros Plant).
Trois siècles plus tard (XVIIIe), des plants de " melon " aux origines bourguignonnes, les viticulteurs tirèrent le premier muscadet.
Vins blancs et secs, AOC depuis 1936, les Muscadet se déclinent aujourd’hui en quatre appellations. "
Coteaux de la Loire " à l’est, " Sèvre et Maine " au sud de Nantes, " Grand-Lieu " autour du lac du même nom et Muscadet en dehors de ces trois " origines ".
Près de 40% de la production des 15000 hectares est aujourd’hui exporté.
Au début du siècle, dit on, les vignerons nantais avaient pris comme habitude de conserver une barrique de leur meilleur vin pour fêter les grands évènements familiaux.
Cette " barrique de noces ", conservée sans soutirage, donnait au vin un caractère différent du reste de la production. On ne savait pas vraiment pas à quoi l’attribuer.
En fait, le Muscadet Sur Lie venait de naître. Le secret est aujourd’hui dévoilé, et contrôlé (progrès de la science oblige).
Cette méthode typiquement nantaise, consiste à laisser les vins un hiver entier sans tirage, dans le fût (ou la cuve) de vinification. Lors de ces quelques mois de repos les vins se nourrissent de leur lies.
Au printemps, ce surplus de gaz carbonique confère au vin un léger perlant et préserve, ainsi, sa fraîcheur et sa vivacité.
Ce vin accompagne à merveille fruits de mer, crustacés et poissons.
Un sandre au beurre blanc (autre spécialité nantaise) semble tout à fait recommandé pour s’initier en douceur.
Les Muscadet, comme d’ailleurs le Gros Plant, peuvent être élevés Sur Lie.
Texte Pirmil – photos Routier