Le ciel est grisonnant (comme souvent pendant l’hiver genevois) mais le marché aux puces de Plainpalais, lui, est florissant d’antiquités, de vieux bouquins, de vêtements dépareillés.
Cet évènement a lieu tous les samedi matins et est l’occasion d’une plongée dans les entrailles de l’histoire du Quotidien, côté suisse, de notre belle Europe.
Impressions
Non, ce ne sont pas des bonbons Ricola ni ces petits yaourts que l’on démoule et déroule dans l’assiette que vous trouverez ici mais bien de vieux objets venus du fonds de greniers poussiéreux de genevois encombrés.
Si la marchandise est souvent de qualité, les prix en sont proportionnellement élevés, surtout pour nos petits porte monnaies français.
Bien que la valeur de cette monnaie cousine soit plus proche de celle de l’euro que de notre franc français (1€=1,65 CHF), il s’agit cependant d’une occasion en or de s’amuser un peu à se remémorer l’époque du franc !
Eh oui, nos amis helvètes n’étant pas passés au système monétaire européen, il faudra donc penser à changer ses deniers pour pouvoir marchander localement.
La place de Plainpalais est le terrain d’accueil des cirques lorsque ceux-ci viennent à planter leur chapiteau à Genève.
Pour les acrobates à rollers, vélos et autres planches à roulettes, le skatepark fait aussi parti du paysage, donnant une image jeune et dynamique au quartier.
Lieu de vie, je me risquerai à parler de la place de Plainpalais comme le « forum helvète » de Genève.Par helvète, j’entends profondément suisse mais aussi interculturel puisque se mêlent sans complexes, français, suisse-allemand, italien, romanche dans les âpres négociations des brocanteurs notamment.
Mais qu’y trouve-t-on donc à acheter ?
Sur les planches et tréteaux recouverts de nappes proprettes s’étendent les classiques bibelots qu’il est donné de voir n’importe où.
N’importe où ? Vraiment ? Approchons-nous de plus près et nous nous apercevrons que la pile de vieux bouquins en question est en fait une collection de bibles protestantes ;
témoins d’une Réforme pas si lointaine que ça.
Les accessoires de chasseurs alpins (boussoles, couteaux crantés, vieux pistolets) sont légions et abordables : et pour cause, les montagnes sont à deux pas.
On trouvera donc une longue scie à deux manches ici alors que là seront mis en vente des bérets militaires de gradés montagnards.
Un vieux poste radio grésillant émet une musique aux allures de Versailles, mettant en valeur l’argenterie aux lames légèrement émoussées, héritage (sans nul doute) d’une riche et noble famille suisse.
Un amas de bric et de broc aux couleurs multiples et variées qu’il faut prendre le temps d’inspecter pour en saisir la saveur locale ! Bien plus authentique que les souvenirs typiques – chocolats – couteau suisse – horloge.
Jean-Baptiste GIBILY © Azurever.com