Le quartier juif et sa cuisine typique
Très intégrés à la vie romaine, les juifs ici n’ont pas moins souffert de persécutions et privations au fil des siècles.
Depuis l’Inquisition jusqu’au XIXe siècle, quelques milliers de personnes ont été contraintes d’habiter amassées dans un « ghetto » de trois hectares.
En 1603, des hauts murs ont isolé ces rues où les maisons ont pour fondation des colonnes romaines.
Les cinq portes du « ghetto » fermaient au coucher du soleil et rouvraient à l’aube. La ségrégation a pris un terme seulement quand Rome a été rattachée à l’Italie, en 1870. Depuis, les ruelles insalubres ont été réaménagées. Le quartier est désormais le musée à ciel ouvert que vous voyez.
Si vous arrivez du Capitole vous pouvez traverser les fouilles archéologiques à côté du théâtre de Marcellus, à l’ombre de la synagogue construite en 1904.
Vous arrivez au portico d’Ottavia, où un ancien temple romain a été englobé dans une église.
Les âges se superposent dans ces ruelles étroites. A la Renaissance, des palais sont composés à l’aide de bas-reliefs et de statues anciens.Surtout, ne ratez pas la très scénographique fontaine des Tortues (la « fontana delle Tartarughe ») sur piazza Mattei.
Aujourd’hui, le « ghetto » est connu pour la cuisine juive romaine, un des délices de la table capitoline.
Comme dans la restaurant « Giggetto », où ça vaut le coup de goûter les très typiques « carciofi alla giudia » (artichauts façon juive) et les pâtisseries juives.
Il y a aussi des spécialités de poisson.
Ce n’est pas un hasard si ici même prenait place le marché aux poissons.
La marchandise en provenance du Tibre était exposée sur les dalles en marbre d’époque romaine du portico d’Ottavia.
C’est à tort qu’on identifie ce square avec le « ghetto ».
Le portico d’Ottavia marquait en réalité la limite de l’ancien quartier juif.Le dernier épisode néfaste de l’histoire du « ghetto » a eu lieu ici.
Une plaque le rappelle : le 16 octobre 1943, grâce aux indications de deux commissaire de la police fasciste, les nazis ont ratissé les appartements pour déporter 2091 femmes, hommes et enfants.
Fabio Benedetti-Valentini © Azurever.com