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L’estampille « Made by American Indians » a le vent en poupe

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L’estampille « Made by American Indians » a le vent en poupe

L’estampille  « Made by American Indians » a le vent en poupe

Près de cinq cents Tribus indiennes perdurent sur l’ensemble du territoire des Etats Unis d’Amérique ; la plupart des Tribus originelles ont été presque entièrement décimées au 19ème siècle ; certaines sont définitivement éteintes.
La Tribu Navajo est aujourd’hui la plus importante numériquement ; ½ million de membres sont répartis entre trois Etats : Utah, Arizona, New Mexico.
Les Traités signés par les Chefs des Tribus survivantes et le Gouvernement fédéral à partir des années 1850, stipulaient la  restitution  partielle, aux « Premières Nations », des terres ancestrales indûment spoliées. Assigner les « Native People » dans des Réserves géographiquement délimitées mais sans frontières matérialisées, compensait modestement la perte de leurs immenses territoires.  Pouvoir exprimer leurs cultures et leur mode de vie  lié à la pêche, chasse, cueillette de baies sauvages, fruits, légumes, herbes médicinales, était légitimé dans les Traités. La reconnaissance ultérieure des spoliations des peuples amérindiens,  par le Président Kennedy,  leur a donné une nouvelle force.
L’autorisation d’ouvrir des Casinos, lieux de jeux, en référence à leurs appétences historiques pour les joutes, est  arrivée tardivement,  et  toujours dans cet esprit de compensation.
Une opportunité lucrative bien négociée !
Dans l’Etat de Washington et celui de l’Oregon, les Tribus Lummi, Yakama, Umpqua, Coquille, Warm Springs, Nez Percés, Umatilla vivent aujourd’hui en paix ; elles préservent leur  étonnante culture et développent un « business » lié à leur savoir-faire ancestraux : la pêche au saumon, la chasse au bison,  la production au naturel de certains fruits, légumes,  légumineuses et plantes médicinales.
Aujourd’hui, la Reconquête des Indiens est encore  en marche.

Karin Heinze www.organic-market.info

L’ « Esprit » de Saumon

Nourriture essentielle et fondamentale des Indiens des Etats de Washington et de l’Oregon, le saumon, animal fragile,  est  respecté, sacré,  et même déifié !  Comme en témoigne chaque année, les cérémonials autour du saumon et le lien spirituel quasi-religieux ainsi exprimé.

Autrefois les Indiens ne  prélevaient que le nécessaire à la vie ou la survie ; le gaspillage était impensable.
La surpêche et le gaspillage ont entraîné au 20ème siècle  une raréfaction du poisson ;  il a failli disparaître de la Columbia River, rivière mythique de l’Ouest américain.
Ses affluents, la Snake River, la Umatilla River et la Klatikat River n’ont plus vu frétiller un saumon pendant 70 ans !
A présent,  la pêche  du  poisson sacré est contrôlée,  régulée.
Les Tribus Yakama, Warm Springs, les Nez Percés  les Umatilla  ont des « Resorts » de pêche dédiés,  le long de la Columbia River  et se partagent  avec respect leur butin, selon les nombreuses variétés  de saumon, et leurs périodes de reproduction.
Il est attrapé, capté à l’ancienne dans des filets directement installés à même le cours du torrent.
C’est spectaculaire à voir !

 Afin que le grandiose  barrage créé à Portland ne bloque pas la migration naturelle du saumon, des échelles de passage aident le poisson à remonter le cours tumultueux de la rivière ; les esturgeons qui peuplent plus modestement la Columbia River n’ont pas cette aptitude à remonter le courant. Ils n’utilisent pas les échelles de passage et ne concurrencent pas la pêche du  poisson sacré ; la capture des esturgeons  est également  régulée.
Le saumon est toujours cuit au naturel, au four, sur une planche de bois d’acajou ou de cèdre, selon les coutumes ancestrales. Ce mode de cuisson lui donne un goût boisé et fumé inimitable.
 La planche de bois utilisée  peut durer  une dizaine d’années sans se consumer !
 Le poisson est vendu  frais  par les Indiens, sur des étals précaires  dans des lieux dédiés ou  séché et fumé  grâce au travail artisanal de petites entreprises locales ;  il est sous cette forme  beaucoup exporté au Canada tout proche et au Japon.
www.boundaryfishcompany.com

Karin Heinze www.organic-market.info

Le bœuf  de race « Black Angus »

A Canyonville, Oregon, la Tribu des indiens Umqua possède une spécialité : la confection de « Jerkys » : il s’agit de languettes de bœuf « Black Angus », bœuf de très haute qualité gastronomique , découpées  en fines lamelles et  séchées de façon traditionnelle à l’énergie électrique, au lieu du bois autrefois utilisé. Aromatisés aux produits naturels comme  sel, poivre, ail et souvent légèrement sucrés au sirop d’érable ou au sucre brun, les « Jerkys » sont  entièrement préparés manuellement (excepté la  découpe),  par une petite entreprise artisanale  occupant  12  salariés à temps plein. C’est un produit phare de la Tribu .
Autrefois, le bison et le daim étaient les seuls animaux chassés, le bœuf n’avait pas encore foulé le sol des  territoires amérindiens.
Aujourd’hui quelques élevages de bisons  réapparaissent dans l’état de Washington
Difficile à chasser et à tuer sans danger avec les arcs dont les Indiens disposaient à l’époque, même ultérieurement avec un fusil  européen dont ils avaient appris le maniement,  de grands élevages  de bisons sont  aujourd’hui impossibles.
Joueur, futé et même très intelligent,  cet animal rapide est utilisé pour l’entraînement des chevaux. Les ranchs d’élevage actuels ne dépassent pas  10 à 25 bêtes. Les bisons sont donc aujourd’hui peu nombreux sur ces terres ancestrales des Indiens d’Amérique.

Viande délicieuse, maigre, anticholestérique, goûteuse en steak au barbecue, ou bien en tartare aromatisé d’épices car la chair accepte les condiments, elle se prête à la créativité culinaire et fait l’objet d’un concours de cuisine qui a lieu chaque année en octobre dans un des Casinos des Réserves  des deux Etats : le « Concours des Grands Chefs des Casinos des Réserves ».
www.uifoods.com
www.umpquaindianfoods.com
www.sevenfeathers.com

 

Le « Cranberry » ou canneberge, fruit culte et historique

Karin Heinze www.organic-market.info

Dans cet abondant espace naturel,  ce climat particulièrement doux et humide de l’Etat de l’Oregon, les cultures vivrières sont florissantes : baies sauvages comme les succulentes  « huckleberries », variété de bleuets,  les fruits des églantiers, pommes, asperges, raisins sont cultivés dans de nombreux vergers, propriétés des Réserves.
Le « Cranberry », fruit mythique puisque nourriture de survivance des premiers immigrants débarquant du Mayflower,   est  une airelle  dont les   « Native People » étaient friands.
Cousine de la myrtille, cette petite baie rouge issue d’un arbuste à feuilles persistantes  pousse dans les tourbières de l’Etat de l’Oregon. Ses effets bénéfiques pour la santé, sa couleur rouge profond due à   la présence d’anti-oxydants, sont scientifiquement  démontrés.
La Tribu des Coquille (aujourd’hui 700 personnes) cultive encore aujourd’hui les canneberges de façon « organic » c’est-à-dire biologique sans engrais chimiques et pesticides, ou de façon conventionnelle  ( 50% de la production).
Incorporés à leur cuisine comme ingrédients, consommés au naturel  en jus de fruit ou bien séchés façon raisins de Corinthe, les « cranberries » et leur unique récolte annuelle en octobre, permettent aux membres de la Tribu  et aux non-indiens salariés des entreprises locales de North Bend,  une  certaine aisance financière.
 La Tribu des Indiens Coquille, n’ayant pas signé de Traité avec le Congrès américain a été « légalement »  dépossédée de ses terres. Au fil du temps, elle tente de récupérer quelques hectares de  ses anciens territoires : la Reconquête des Indiens prend ici tout son sens.
www.coquillecranberries.com
www.coquilletribalfund.org
www.ynle.com

Les plantes guérisseuses

La plus connue, l’échinacée, est une plante herbacée vivace originaire d’Amérique du Nord. Elle pousse dans les prairies  au début de l’été et donne de grosses fleurs de couleur parme rappelant  la marguerite.
L’échinacée était historiquement utilisée comme plante médicinale par les amérindiens qui en mâchaient la racine pour réaliser des cataplasmes en cas de morsure de serpent. Aujourd’hui elle permet de réduire l’intensité des symptômes du rhume (écoulement, nasal, maux de gorge, frissons).
Le chef de la Lummi Nation, Bill James et sa famille, confectionnent à partir d’herbes médicinales des tisanes, infusions mis en vente à leur domicile et à la boutique du Musée  des Traditions Populaires à Ferndale ( WA).

Retour à l’Indianité

La « Réserve » indienne, système économique et sociétal créé, développé, inscrit dans les différents Traités ratifiés entre les Chefs indiens et le Congrès américain, n’est qu’un pis aller pour les   amérindiens des Etats-Unis d’Amérique.
 Mais leur sort aurait  pu être pire ; cet  enfermement sans frontières a finalement eu le mérite de préserver leur culture dont ils sont fiers ; elle aurait pu se déliter dans l’American Way of Life, et le « Melting  pot », creuset  d’une importante mosaïque culturelle.

Les valeurs éthiques véhiculées par ces tribus reposent essentiellement sur le principe de l’harmonie entre les humains et la nature dont les éléments sont vénérés comme des divinités.
Aujourd’hui encore, la « Mère Terre », garde-manger à la richesse insoupçonnée est magnifiée sans ostentation.

Assurer le futur pour « 7 générations », préserver une façon de vivre sans gaspillage,  ordonner le paysage par une certaine forme d’agriculture,  développer au sein de la  communauté la prise en charge des exclus, des sans-foyers, des adolescents-parents  est un message fort.
Certes l’aide financière des Etats de Washington et de l’Oregon est importante en ce qui concerne la santé, l’éducation, la sécurité. Les ressources générées par la gestion de Casinos, les « business » développés en agro-alimentaire démontrent la possible cohabitation entre deux cultures : celle fondée sur l’économie de marché et la croissance intensive, et celle des peuples indigènes basée sur les traditions et le respect de l’écosystème. Cependant,  cela ne suffit pas car le taux de chômage et la délinquance sont élevés dans les Réserves.

 Il reste que la spiritualité inhérente à cette culture proche de la nature est un îlot d’authenticité  dans un pays envahi par le culte de la  consommation.
C’est une chance à saisir pour la génération actuelle d’américains et pour celles à venir, de pouvoir se rapprocher du mode de vie, du mode de pensée des « Native People », et de s’enrichir de cet Héritage.

Dans cet esprit, les authentiques produits agro-alimentaires estampillés « Made by American Indians »  devraient  avoir le vent en poupe.

Curieux, avides de nouveautés, rendez-vous en 2011 aux nombreux Salons Internationaux de l’Alimentation, S.I.A.L, de part le monde (Abu Dhabi, Montréal, Buenos Aires) et en octobre 2012, à Paris-Villepinte pour découvrir en avant-première les nourritures terrestres des Indiens des Etats de Washington et de l’Orégon, produits de très haute qualité de leurs Terroirs.
A signaler aux éditions Boréales,  la parution inédite de l’ouvrage « PachaMama Cuisine des Premières Nations », du Chef de cuisine Québécois de la Tribu des Montagnais, Manuel Kak’Wa Kurtness, premier livre de recettes autochtones ; il a obtenu le Grand Prix La Mazille International  au Salon International du Livre Gourmand de Périgueux, le 12 novembre 2010.
www.americanindianfoods.com
www.indianaglink.com  Intertribal Agriculture Council

Geneviève Guihard