
Litang et son festival équestre (Sichuan)

La route qui mène à Litang depuis Ganzi (via Xinlong) traverse des montagnes désolées et des prairies d’altitude où l’on aperçoit de temps en temps une tente de nomade.
Une trentaine de minutes avant d’arriver à Litang (lorsqu’on rejoint la bonne route de Kangding) la vallée se couvre de tentes blanches et brunes, de centaines de chevaux et de yaks.
Les nomades se déplacent dans la région tout au long de l’année en faisant paître leurs troupeaux.
Des tibétains à cheval et à moto circulent sur le bord de la route en direction de la ville : le festival équestre commence dans trois jours!

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Litang est une petite ville moderne, qui pourrait passer pour une banale bourgade chinoise si l’athmosphère n’était pas si résolument tibétaine.
On trouve dans les magasins toutes sortes de manteaux en poils de yak, de tentes, de selles et de poignards.
Bref, tout ce qu’il faut pour affronter la montagne.
A 4100 mètres d’altitude le soleil tape fort pendant la journée mais les nuits peuvent être très fraiches (même au mois d’Août!), surtout lorsque le ciel est clair et étoilé.
Tout près de la ville se dresse le très beau monastère de Litang. Il est actuellement en pleine restauration : les artisans sculptent le bois, taillent la pierre et peignent de grandes tentures.
Les cuisines du monastère valent également le détour : voilà sûrement le plus grand wok de toute l’histoire !
Un cuisinier nous explique qu’il fait souvent du riz pour 500 personnes!
Festival équestre
Le Festival équestre de Litang est de loin le plus important de la région.
Il a lieu tous les ans du 1er au 10 Août et tous les 5 ans les manifestations sont encore plus impressionnantes.
Nomades tibétains, lamas des monastères environnants et habitants de Litang montent leur tente dans la prairie, à environ 1km de la ville.
Si certains arrivent à cheval et font du feu pour cuisiner d’autres organisent un véritable déménagement en 4×4 !
Les notables de Litang ont dans leur tente télévision, plaques électriques, sono, bouilloire et chauffage.
Quant aux Huofus qui campent à côté de nous, ils nous invitent le soir à regarder des DVD de séries chinoises. Ils se vantent de pouvoir regarder 24 épisodes de 40 minutes dans la journée !
Il faut dire que les jours précédant le festival ne sont pas particulièrement palpitants.
Ils sont néanmoins l’occasion de discuter avec ses voisins de tente, de manger les meilleures patates grillées de la terre et de faire des parties de chamboule-tout avec les nomades.

1er Août : enfin le début du festival ! Nos voisins les huofus nous réveillent à 8H, juste à temps pour voir débouler des dizaines de cavaliers au galop : ils tournent autour d’un stupa, le feu de branches vertes enfume l’athmosphere.
Les chevaux sont richement arnachés : pompons, cloches, foulards de couleurs et accessoires de métal donnent aux cavaliers une allure guerrière et parfois un peu loufoque.
Après cette introduction des groupes de danse folklorique se présentent devant le jury.
Il est malheureusement difficile de se feaufiler pour bien voir le spectacle… et les policiers chinois n’hésitent pas à se servir de leur ceinture pour faire reculer les spectateurs récalcitrants.
Après les danses tout le monde se rue sur les tentes-restaurants pour la pause déjeuner. Dans un joyeux chaos on peut commander des soupes de nouilles, du canard laqué, des brochettes et toutes sortes de plats sichuanais.
Les stands de jeux sont partout et tibétains et chinois ne se lassent pas de parier, de lancer des cerceaux ou des balles pour gagner un paquet de cigarette, un rice cooker ou un bouddha en plastique.

A 14H la foule se presse près de la piste où ont lieu les courses de cheval. Les cavaliers s’élancent par groupe de trois ou quatre et se penchent en faisant voler les longues manches de leurs manteaux pour attraper des foulards blancs posés sur le sol.
Certains ont apparemment un peu de mal à tenir en selle et vous verrez peut être des chutes spectaculaires.
Une averse de grêle écourte malheureusement les acrobaties équestres; qu’à cela ne tienne, tout le monde regagne les tentes pour boire joyeusement bière et bai jiu jusqu’au soir.
Le premier jour du festival est le plus intéressant, il n’est peut être pas nécessaire de rester pendant toute sa durée.
Informations pratiques

De Ganzi à Litang : Depuis Ganzi on peut prendre le bus public qui se rend à Xinlong (normalement tous les jours à 9h et à 14h, mais systématiquent en retard, 31 yuans).
Le bus est généralement surchargé de marchandises et de passagers et les 3 heures de route sont particulièrement laborieuses… mais on y arrive.
A Xinlong les choses se compliquent : il n’y a qu’un bus qui part tous les trois jours pour Litang à 7h30 du matin.
Il faut donc trouver une place dans une camionnette qui fait le trajet jusqu’à un croisement nomme Zhamba (100 yuans, 2h), puis changer de camionnette pour arriver à Litang (2 heures de plus et 25 yuans).
Les camionnettes sont peu nombreuses au départ de Xinlong et j’ai rencontré des familles qui attendaient depuis 2 jours pour pouvoir partir.
En payant un peu plus et en disant que vous êtes très pressé vous devriez avoir une place.
Il est clairement plus pratique de constituer un groupe de 5 ou 6 et d’organiser une camionnette pour Litang directement au départ de Ganzi.
Des voyageurs étrangers ont payé 175 yuans chacun.
Une partie de la dernière portion de route est en très mauvais état à cause des fortes pluies et des glissements de terrain. Même si ce trajet est un peu épique il permet d’éviter le détour par Kangding (environ 16 heures de route).
De Litang à Zhongdian : voir reportage sur Zhongdian
Logement à Litang : La Crane Guest House est très prisée par les voyageurs.
Les dortoirs de deux ou trois lits sont à 20 yuans et les simples à 40 yuans. Les douches sont propres et chaudes. Malheureusement les prix atteignent 80 yuans le lit à partir du 30 Juillet et pendant toute la durée du festival.
Il en est de même dans tous les hôtels de Litang. Une bonne solution est donc d’amener tente et sac de couchage et de camper avec les locaux sur les lieux du festival : c’est gratuit.
Nous étions trois étrangers à avoir choisi cette option, trois français.
Marion Labatut © Azurever.com