Vous êtes à cours d’idée pour le Réveillon? Voici une destination moins coûteuse que les caraibes et peut être aussi exotique : Pampelune! Vous me direz que je me trompe et que Pampelune est une destination estivale pour aficionados de taureaux et d’alcool à outrance.

Oui mais… pour Noche Vieja (le réveillon) le taux de touristes est proche de zéro car cette fete est peu médiatisée et il vaut mieux déguster une queue de taureau, un ajo arriero ou un canard à l’orange lorsqu’il fait moins chaud. Et avec un peu de chance vous découvrirez la ville sous la neige! Convaincus?

J’ai eu la chance de passer ce Réveillon avec une famille espagnole, et j’en tire une conclusion: pour réveillonner à Pampelune il faut se préparer physiquement, mentalement et spirituellement à tenir le coup.

En fin d’après midi une course à pied est organisée dans la ville et une foule de coureurs en petite tenue s’apprête à éliminer de quoi survivre à deux jours de grande cuisine et de bons vins.

Ensuite, le diner de famille est de mise pour la plupart, il se termine par les douzes coups de cloches pendant lesquels il faut avaler douze grains de raisin sans s’étouffer. Champagne et cava sont débouchés, accompagnés de "polvorones", de "turron" et de "mazapanes" (patisseries typiques de cette période de l’année).

Vers 2 heures du matin il est temps de passer aux choses sérieuses : endosser son déguisement et direction la vieille ville. J’insiste sur le déguisement, car il est hors de question de faire les choses à moitié! Ici, celui qui a l’air bête, c’est celui qui n’est pas déguisé.

Certains ont dû passer des heures entières à concevoir et fabriquer leur costume (cf photo 😉 ). On croise le pape dans sa papa-mobile entouré de ses cardinaux, une floppée de mexicains, de sorcières, de hippies et d’infirmières. De faux travailleurs municipaux ont même reproduit la machine de propreté en carton!

De faux policiers embarquent des indiens, un pirate fait la cour à Blanche Neige, un cochon rose boit avec un marin et des poulets atteints de grippe aviaire se soignent au whisky. Les bars du centre sont pleins, les serveurs ont aussi joué le jeu. Jusqu’à six heures nous avons profité de l’ambiance du Don Luis pour nous diriger ensuite vers les bars de la Place centrale restés ouverts.

Je suis rentrée à 8h du matin et j’ai presque eu l’impression de vexer certains en partant aussi tôt. Il est de bon ton, si vous y arrivez, de se balader dans les bars jusqu’à 10h ou 11h du matin, avant de maximiser les quelques heures de sommeil qui permettent de survivre au déjeuner du lendemain. Essayez!

Merci à Lope et à toute sa famille pour ce superbe accueil, pour cet ajo arriero, ce pato de naranja, ce foie, ce cochinillo et toute cette culture espagnole (La leyenda del roble y compris).

Merci à Tom pour "l’organisation" et les trajets, merci à Fernando pour la pêche aux camarones.

 

 

 

Marion Labatut © Azurever.com