Des vagues sinon rien
A mi-chemin entre Agadir et Essaouira, le petit village de pêcheurs d’Imsouane est un havre de calme et de beauté après le brouhaha des médinas et la poussière des routes.
Enfin au calme
La maison de Mohamed est l’endroit le plus accueillant que j’aie connu depuis mon arrivée au Maroc.
Des murs de torchis peints en blanc ; une bougie éclaire le matelas et les couvertures posés sur une natte.
Les vagues viennent lécher les graviers à deux mètres de la petite maison rose.
Le calme est extraordinaire. J’ai rencontré Mohamed en me baladant dans la rue, il m’a invitée à prendre le thé.
Nous avons sympathisé, et nous formons maintenant une joyeuse bande, Rachid, Greg, Flo, Mohamed et moi.
Nous surfons toute la journée et nous nous retrouvons le soir pour cuisiner de succulents tajines.
A Imsouane, deux auberges accueillent les surfers.
Les vagues de la baie sont prisées par les débutants et « la cathédrale » est un mythe pour les pros.
Des petits cafés et des restaurants proposent des tajines et des poissons grillés.
On peut acheter un peu d’alcool à l’auberge Tazra, qui héberge des groupes de l’UCPA.Tout en bas c’est le quartier des pêcheurs.
Le gouvernement japonais a financé « à titre gracieux » des hangars pour les filets et le matériel, une halle pour la vente aux enchères de poissons et une rampe aménagée pour remonter les bateaux.
Il va sans dire que ce beau cadeau a certainement dû les aider à obtenir les terrains qui surplombent le village et qui seront bientôt couverts d’hôtels.
Il faut absolument découvrir Imsouane le plus vite possible, avant que les barres d’immeubles ne viennent tuer le village.
Surf, sieste et tajine
Je pourrais passer des mois à Imsouane. Je pourrais passer des mois à regarder les vagues par la fenêtre de la petite maison rose au réveil, à enfiler ma combinaison, à préparer ma planche et à partir pour la baie.
Prendre des vagues, repartir, ramer, sympathiser entre deux séries et rentrer exténuée.
Manger des poissons grillés et écouter les vagues s’écraser contre le mur de ma « chambre ».
Le soir il faut faire les courses et passer deux heures accroupis par terre à éplucher et à couper les légumes sous les ordres de Rachid.
• Il faut enlever le centre des carottes, c’est trop dur. Et puis il faut ajouter de l’huile d’argan, c’est excellent pour la santé.
A la lueur des bougies nous regardons frémir le tajine sur le Butagaz en fumant une délicieuse chicha à la pomme. Un téléphone portable crachouille de la musique Gnaoua; Mohamed et Rachid improvisent des rythmes sur des casseroles.
On parle immigration, travail en Espagne, projets de boutiques de surf, assis en tailleur sur les couvertures. Dehors le vent souffle et les vagues roulent leur dos imposant jusqu’à la plage.
>>> Informations pratiques
Au départ d’Agadir prendre un grand taxi en direction d’Essaouira. Au départ d’Essaouira prendre un grand taxi en direction d’Agadir (80DH dans les deux cas).
Demander à descendre à l’ancien embranchement d’Imsouane, il n’y a plus de passage. Attendre qu’un véhicule passe et négocier le prix pour descendre au village (15KM).
A Imsouane deux auberges proposent des dortoirs et des chambres, mais il y a également des chambres chez l’habitant, à vous de rencontrer des gens et de vous renseigner !
Marion Labatut © Azurever.com
