Cathédrale de Madrid
La Catedral de la Almudena de Madrid est le fruit de plusieurs siècles de réflexion et de tentatives.
Dès le XVI siècle, lorsque Madrid devient capitale, de nombreux projets voient le jour pour doter la ville d’un édifice prestigieux qui serait le siège de l’archevêché.
Mais l’Escorial et la cathédrale de Valladolid prennent le dessus pour jouer ce rôle.
Ce n’est qu’en 1879 que la Reina Mercedes appuie l’achat d’un terrain en face de la Plaza de la Armeria du Palais Royal.
Et en 1882, le Roi Alfonso XII pose la première pierre de la future cathédrale.
A partir de cette date, et jusqu’à la consécration définitive de celle-ci par le Pape Jean Paul II en 1993, les changements de plans, d’architecte et les interruptions n’ont pas cessé de se succéder.
La construction commence par la crypte. L’architecte Cadas souhaite la réaliser dans un style Roman « parce que c’est le style de l’époque à laquelle a été découverte l’image de la Vierge ».
A la mort de Cadas (1899), son disciple Miguel de Olavarria prend la suite. Les dessins et les croquis signé et datés qu’il laisse sont d’un style très proche de celui de Cadas.
C’est Mana Repullés y Vargas qui doit commencer la construction de la partie « haute » de la cathédrale, qui n’est en 1904 qu’une crypte souterraine.
Les travaux se paralysent définitivement en 1936 car les plans réalisés par Cadas et ses successeurs sont définitivement jugés trop ambitieux et coûteux.
En 1944 est convoqué un concours national d’architecture pour résoudre le problème de la continuité de la cathédrale.
Fernando Chueca Goita et Carlos Sidro le gagnent avec un projet clair et réaliste et réalisent l’édifice comme nous pouvons l’admirer aujourd’hui.
Si l’on essaye de qualifier le temple, on peut lui attribuer un extérieur néoclassique assez austère et un intérieur néogothique.
Mais pourquoi « La Almudena » ?
Procession Cathédrale Almuneda
Muza et Tariks établirent leur domination rapidement sur une grande partie de la péninsule.
A cette époque Madrid était un village insignifiant dont on ne sait même plus le nom.
Mais les musulmans décidèrent établir à cet endroit une grande forteresse, à la consternation des chrétiens, car c’est dans ce village qu’une image de la Vierge Marie avait été apportée par un disciple de Saint Jacques, en 38 de notre Ere.
Tout le village est prêt à mourir pour protéger la sainte image. Les curés de l’époque prennent les choses en main.
Il faut lutter jusqu’à la mort pour vaincre les infidèles et ôter de leur vue la sainte icône.
Celle-ci est introduite dans une pierre prés du temple : si les chrétiens sortent vainqueurs de la bataille ils sauront ou elle se trouve, si les musulmans prennent le village ils ne la découvriront jamais.
Pendant trois siècles Madrid (Magerit) est soumise à la domination Arabe. C’est en 1085 que vient le jour de la libération de « Magerit » grâce à Don Alfonso VI de Castilla, « El Bravo ».
Le roi sachant que l’image de la Vierge avait été cachée il ordonna une grande recherche pour la retrouver.
Voute Almuneda
Après neuf jours d’offrandes et de prières, la Vierge répondit au peuple de Madrid.
Le 9 Novembre 1085, une grande procession solennelle fut organisée, elle parcourut tous les endroits ou l’image aurait pu se trouver.
Les chroniques de l’époque rapportent qu’étaient présents ce jour là Alfonso VI et même le fameux Cid Campeador.
Et le miracle se produisit! Alors que la procession passait devant la Cuesta de la vega le morceau de muraille qui cachait l’image tomba au sol de lui-même !
La Vierge apparut, et les deux bougies allumées par les fidèles en 712, brûlaient toujours !
Tous tombèrent à genoux et l’image fut baptisée Virgen de la Almudena, parce qu’elle avait été cachée dans le grenier à blé des maures ou “Almudin”. Depuis ce jour, la Virgen de la Almudena est considérée comme la Patronne de Madrid.
L’image est déposée dans la nouvelle Catedral de Santa María la Real de la Almudena en 1993, elle repose dans un superbe autel gothique.
Le lendemain, jean Paul II consacra la cathédrale. Elle reste la seule cathédrale d’Espagne consacrée par un Pape.
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