Les Gnaoua sont des musiciens guérisseurs organisés en confréries autour d’un Maître (mu’alem).
Ils seraient les descendants d’esclaves noirs d’origine ghanéenne (dont dériverait le terme Gnaoua), malienne, nigériane, sénégalaise et soudanaise, amenés au Maroc par les anciennes dynasties qui se sont succédées à partir de la fondation de l’empire almohade au XIIème siècle.
Ils sont à l’honneur au mois de juin, à l’occasion du festival international de musique d’Essaouira, où ils vouent un culte à Sidna Bilal, esclave noir converti à l’islam et affranchi par le Prophète Mohammed après avoir guéri sa fille par la musique.
Ils se produisent aussi chez des particuliers à l’occasion de lila, terme qui signifie nuit en Arabe et désigne la cérémonie au cours laquelle ils se livrent à leurs rites de possession (derdeba) afin d’exorciser les djins, ces démons responsables de la maladie du patient.
Dans ce cas, une voyante (chouaafa) dont les mains et les jambes sont recouvertes de dessins au henné, entre en transe au son de la musique après avoir respiré de la fumée d’encens.
Cette cérémonie qui dure jusqu’au lever du jour alimente des croyances un peu déconcertantes. Par exemple, des amis marocains m’ont soutenu mordicus avoir vu à travers la pénombre les pieds de la chouaafa et de ses comparses musiciens se métamorphoser en sabots de bouc !
Mystique, peut être entrerez-vous en transe vous aussi…
Simple mélomane, vous tomberez sûrement sous le charme des mélopées gnaoua et des rythmes endiablés produit par les qraqeb (grandes castagnettes métalliques), les tbels (grands tambours) et le guembri dit aussi hajouj (sorte de luth à trois cordes dont la caisse rectangulaire est recouverte d’une peau de dromadaire séchée).
Adelaïde Jannot © Azurever.com