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Désert du Sahara - Très Chebbi

La vallée du Dadès 2

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Les Gorges du Dadès

Au départ de Boulmane du Dadès, on emprunte une petite route qui s’élève en longeant les gorges. Les petits villages vivent des « jardins » cultivés le long des gorges. De profonds canyons mènent aux hauts pâturages ou nomadisent des éleveurs.

Boulmane du Dadès

Falaises dans les gorges de Dadès

A Boulmane, le souk bat son plein. Les gens s’affairent, font leurs courses et chargent les marchandises sur le toit des camionnettes et dans les taxis.

Tout le monde part rejoindre sa famille dans les villages et se prépare pour l’Aid.

Une vieille femme Berbère au menton tatoué confie un pot de fromage de chèvre au chauffeur de mon taxi pour qu’il le dépose à sa fille.

Elle n’a manifestement pas assez d’argent pour payer le trajet jusque dans les gorges. Notre taxi et ses dix passagers remontent les Gorges du Dadès.

Les falaises ocre tombent à pic dans la vallée luxuriante. Une zone est surnommée « les doigts de singe » : l’érosion a façonné la montagne en forme de grands « doigts » plutôt tarabiscotés.

Je descends au Km 27 sur les conseils d’un de mes compagnons de voyage : Bendidi. Je loge donc dans une petite bourgade, à l’hôtel tenu par sa famille.

Je négocie une nuit sur la banquette du salon pour 20DH. En cette fin de voyage les temps se font durs.

La rupture du jeûne est toujours un moment privilégié pour la voyageuse solitaire qui arpente les routes en taxi collectif.

Les chauffeurs et les guides des groupes m’invitent le soir à partager leur repas. La table est remplie de mets délicieux, de soupes, de tajines succulents et de fruits secs. Je ne comprends pas le Berbère mais ces hommes m’accueillent avec de grands sourires et mon assiette de désemplit pas.

Dans les jardins des troglodytes

Canyon dans les Gorges de Dadès

J’organise une randonnée dans les Gorges au départ du village. Je pars donc en balade avec Mohamed, un jeune de 24 ans qui partage sa vie entre travaux des champs, de construction et petits boulots dans le tourisme.

Il habite dans une pièce en béton au bord de la route. Tapis au sol, des sacs en plastique avec quelques affaires, un réchaud à gaz dans un coin.

Nous emportons dans nos sacs de quoi préparer le repas du soir et offrir à manger à nos hôtes d’une nuit.

Nous longeons d’abord la rivière en bas des gorges en marchant à travers les jardins.

Nous arrivons aux doigts de singe après quelques heures de marche et nous nous engageons dans un étroit canyon qui remonte vers le plateau.

Une étendue sèche et rocailleuse s’offre alors à nous, majestueuse. Des grottes servent d’abris aux bergers et de campement provisoire pour les Nomades. Grottes dans les Gorges de Dadès

Au détour d’une colline nous atteignons une belle oasis, plantée d’arbres fruitiers et de céréales.

Ce « jardin » est cultivé par une famille de Berbères troglodytes.

Le chef de famille a creusé ces grottes et s’y est installé il y a 20 ans.

Il vit ici avec une de ses femmes et dix de ses enfants. Mohamed et moi dormirons dans la « grotte- cellier », je découvre également la « grotte- chambre des enfants » et la « grotte cuisine-chambre des parents ».

La mère de famille cuisine pour quatorze personnes sur un réchaud posé à même le sol dans de grandes gamelles en fer.

Les enfants ramassent le maïs, surveillent le troupeau de chèvre et ramènent la mule à l’abri tandis que le soleil se couche.

Le ciel s’obscurcit soudain et un violent orage éclate au-dessus de nous.

Accroupis dans la grotte, nous prenons acte de la puissance des éléments et de la vaillance des hommes qui dédient leur vie à la culture des jardins en ces terres sauvages et arides.

Une heure plus tard un puissant grondement se fait entendre dans la nuit. L’oued se remplit soudain d’un torrent boueux entraînant avec lui de grosses pierres.

Nous courrons tous regarder le spectacle à la lueur des lampes torches. Nous remontons bientôt aux grottes car le dîner est servi. Nous sommes tous assis de part et d’autre des parois de la grotte principale.

Les filles servent le thé et lavent les mains de tout le monde dans une bassine en métal. Puis les enfants se regroupent autour d’une table tandis que les adultes et le fils le plus âgé s’attablent de leur côté.

Chacun plonge sa main et fait des boulettes de couscous. Les conversations en Berbère vont bon train. Ensuite, la mère découpe avec ses doigts le poulet en petits morceaux et appelle les enfants un par un pour déposer entre leurs mains les parts qui leur reviennent.

Il est 18H30, la nuit est très sombre et la petite ampoule alimentée par un panneau solaire n’éclaire pas assez pour nous tenir éveillés. Chacun s’enroule dans ses couvertures, en rang d’oignon dans la grotte.

>>> Informations pratiques

Il faut absolument prendre le temps de faire une randonnée dans les Gorges et les environs !

Marion Labatut © Azurever.com