Le mot « bouquin » est à l’origine du terme bouquinistes. Cette façon familière de parler d’un livre a donné son nom aux bouquinistes de Paris, ces vendeur de « vieux livres » typique de la capitale française. Si certains sont de vrais professionnels du livre, d’autres, surnommés « ouvre-boite » sont plutôt des salariés qui ne sont pas tout à fait du métier. Quelles histoires se cachent derrière les bouquinistes de Paris ?
La littérature le long de la Seine
Le patrimoine mondial de l’Unesco répertorie les bouquinistes et ils font partie de la légende de Paris. Ces libraires, installés sur les berges de la Seine avec leurs livres anciens, leurs gravures ou leurs bibelots pour touristes, sont présents le long du fleuve depuis le XVIᵉ siècle. Aujourd’hui, ils sont deux cent quarante et ils présentent quelque cinq cent mille livres et un nombre incalculable de gravures, revues, timbres et cartes postales de collection.
Même s’ils font partie du patrimoine Parisien, les bouquinistes des berges de la Seine ont bien failli disparaître. C’était en 1866, au moment des aménagements de Paris par Haussmann. Il était alors question de les expulser des quais pour les rassembler dans l’ancien Marché à la volaille, quai des Grands-Augustins. Ils ont réussi à échapper à cette relocalisation et sont finalement restés à leur place initiale. Ils se trouvent aujourd’hui que les quais tout autour de l’île de la Cité. Rive gauche : quai de la Tournelle, quai de Montebello et entre le quai de Voltaire et le quai de Conti. Et rive droite : du quai François Mitterrand au quai Georges Pompidou.
À l’origine, les célèbres boîtes vert bouteille devaient disparaître le soir. Puis, ils sont devenus sédentaires pour devenir perenne, leur taille a été fixée à 10 m de long. La seconde guerre mondiale a changé la donne. Les autorités d’occupation ont voulu que des espaces séparent leurs boîtes, pour surveiller les quais et le fleuve. La longueur est donc, à l’époque, ramené à 8 m.
L’histoire des bouquinistes de Paris est aussi ponctuée d’anecdotes douces et drôles que vous pourrez retrouver sur le site internet des Bouquinistes de Paris. Parmi elles, celles de deux bouquinistes amoureux. Ils durent cacher leur romance quelques années car le règlement de l’époque n’autorisait qu’un seul jeu de boîtes par ménage. Mentionnons que le mariage leur aurait fait perdre la moitié de leurs revenus. Heureusement, une nouvelle règlementation, promulguée en 1993, autorisa la propriété de plusieurs boîtes par couples.
Aujourd’hui, les bouquinistes représente un patrimoine largement reconnu. Mais d’autres menaces, commerciales cette fois, planent sur ces échoppes. Le 19 novembre 2008, un comité s’est créé pour défendre les intérêts de leurs propriétaires. Les initiateurs de ce regroupement proposent notamment de créer un guide des bouquinistes, ou d’organiser des lectures publiques. Le but principal de ce comité est de défendre l’âme de la profession et de faire en sorte que les bouquinistes ne se transforment pas en simples marchands de Tours Eiffel en plastiques ou autres souvenirs.