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Tunis, passé colonial et modernité

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Avenue Habib Bourguiba

Moderne et dynamique, Tunis a l’allure d’une ville européenne.

La capitale tunisienne est une agglomération de 1 200 000 habitants, soit plus de 10% de la population tunisienne.

Depuis l’indépendance, le centre administratif de la ville est de nouveau le palais du bey, siège du gouvernement, dans la médina, mais la ville s’étend désormais jusqu’à toucher les résidences "chic" de Carthage, le port de La Goulette, les plages de Gammarth et même l’aqueduc romain de Zaghouan.

Haussmann à TunisEn s’agrandissant, Tunis a retrouvé la mer qu’elle avait fui en tournant le dos à Carthage.

Promenez-vous rue de Paris, rue de Marseille ou visitez des cafés rétro place de Barcelone. Vous découvrirez des immeubles haussmaniens d’une blancheur méditerranéenne.

Plusieurs vielles bâtisses coloniales s’écroulent mais certaines commencent à être restaurées. Sur la rue de la Liberté, au N. 22, la façade de l’hôtel Majestic est surprenante.

Même si le coeur de la vie économique s’est déplacé dans les nouveaux quartiers des affaires, l’ancienne ville coloniale garde tout le charme de son histoire cosmopolite.

Gratte-ciel et vieil immeuble

Des siècles durant, Tunis se limitait à la médina et ses remparts.

A la veille du protectorat français, la ville se développe sur les collines environnantes et vers le lac, autour de la très large avenue Habib Bourguiba (à l’époque avenue Jules Ferry), les Champs-Elysées tunisois.

Français, Italiens, Britanniques, Juifs et Maltais quittent les quartiers surpeuplés de la médina pour s’installer dans des villas toutes neuves. Bientôt, le protectorat français s’affirme (1881).

Théâtres, opéras, églises, centres commerciaux se dressent à côté des mosquées. Le style Art Nouveau se frotte aux maisons néo-mauresques.

Pendant près d’un siècle, Tunis est une ville cosmopolite.

Quartier colonial de Tunis

A la fin des années 30, la ville compte près de 100 000 habitants musulmans. Les chrétiens, eux, sont quelque 115 000 (dont plus de 40 000 Italiens et 22 000 Français).

Pendant longtemps, les juifs sont autour de 20 000. Ils seront même 65 000 après la seconde guerre mondiale, alors qu’aujourd’hui ils ne sont qu’un petit millier.

Après l’indépendance (1956), la grande majorité des chrétiens et des juifs a quitté la ville. Mais Tunis continue son essor en attirant de nouveaux habitants des campagnes.

Les touristes, eux, ne cessent d’affluer, faisant escale culturelle à Tunis avant de se rendre sur les plages ou au désert.

Se déplacer à Tunis

Dans le centre ville, il est conseillé de se déplacer à pieds ou en taxi. En ce dernier cas, demandez toujours de respecter le compteur.

Les lignes de bus sont nombreuses, mais parcours et horaires pas toujours fiables.

Essayez le métro : il s’agit de 5 lignes de tramway moderne et confortable. Le terminus du métro est place de Barcelone, près de la gare. La ligne 4 vous mène au musée du Bardo.

Dans les banlieues, le trafic peut s’opposer dangereusement à vos projets de visite.

Empruntez le TGM, sorte de RER qui dessert Carthage, La Marsa, Sidi Bou Saïd et La Goulette. Départs à l’extremité de l’avenue Bourguiba, côté lac.

La Goulette, le port de Tunis

Pêche à La Goulette

Si jamais vous arrivez à Tunis par la mer, sur les ormes de Charles V, vous débarquerez à La Goulette. Le vrai intérêt de cette ville de mer, c’est l’histoire.

Tour à tour bastion espagnol, prison pour les chrétiens, lieu d’arrivée de migrants, La Goulette est un lieu de métissage culturel. Il y a un siècle, des milliers d’Italiens préfèrent ce port tunisien à l’Amérique.

Avantage non négligeable pour eux : la Sicile n’est qu’à 150 kilomètres ! Sous leur impulsion, le quartier « Petite Sicile » voit le jour à La Goulette.

Partis les Italiens et les autres migrants, aujourd’hui La Goulette est une ville balnéaire et commerçante très fréquentée par les Tunisiens. Peu intéressante pendant la journée, elle se réveille de nuit.

Autour du port de pêche, les fruits de mer du restaurant la Petite Etoile valent le détour. Autrement, comme beaucoup de Tunisois, faites une belle promenade estivale en savourant des bricks ou un sandwich.

Fabio Benedetti-Valentini © Azurever.com