.Au rang des Urbex les plus convoités, la visite de base secrète de Baïkonour au Kazakhstan tient le haut du pavé. Très peu de personnes peuvent, aujourd’hui encore, se targuer d’avoir réussi à pénétrer dans ce cosmodrome russe. Bien que le Kazakhstan soit devenu une république indépendante de l’ancienne Union Soviétique en 1991, la base demeure, elle, sous contrôle soviétique. Grâce à un accord bi-latéral jusqu’en 2050, et autant dire que les russes, eux, ne plaisantent pas avec la sécurité. Les quelques explorateurs qui ont réussi à déjouer la surveillance militaire accrue du site et qui, par la suite, se sont vantés de leur aventure se sont vite trouvé confrontés aux Services secrets du Kremlin, même une fois de retour sur le territoire français.
Petite introduction sur la base secrète de Baïkonour
Paumée en plein cœur des steppes, au sud ouest du pays et à 200 kilomètres à l’est de la Mer d’Aral, le cosmodrome de Baïkonour apparaît tel le décor de Mad Max. La poussière jaune constamment soulevée par les vents et rien d’autre à l’horizon que la platitude caractéristique de ces zones de steppes orientales. La désolation, des kilomètres à la ronde avec des températures extrêmes qui dépassent les 50°C en été et descendent sans problèmes en dessous des -30° en hiver. Rien n’arrête non plus les vents tempétueux qui balayent cette région plutôt hostile.
Entre espace et missiles
Bien que quelques hangars et rampes de lancement soient désaffectés, la base Baïkonour demeure la base de lancement la plus active du monde. Son activé ne devrait pas décroitre avant la fin de l’occupation russe en 2050. Ainsi que la fin de la création du nouveau cosmodrome russe de Plessetk. À 800 kilomètres au nord de Moscou. Baïkonour est le symbole de la conquête spatiale soviétique, empreint de l’image indissociable de Youri Gagarine.
Créée en 1953, la base de lancement de Baïkonour a été, en pleine guerre froide, construite au sud du territoire soviétique. Au milieu des steppes khazakes, le site est relié à Moscou par voie ferrée. Baptisée Baïkonour par simple effet de leurre. La ville minière de Baïkonour étant située à plus de cent kilomètres de la zone. C’est là que vont être conçus, réalisés puis lancés les premiers missiles balistiques longues portées de l’URSS, gérés par les équipes de Sergueï Pavlovitch Korolev. Ce sont ces mêmes équipes qui sont à l’origine de la conquête spatiale.
Des moyens mit à disposition
En pleine guerre froide et en concurrence directe avec les Américains, les Russes ont mis tous les moyens à leur disposition pour s’arroger la conquête spatiale. La base qui compte 3 000 personne en 1955 voit son nombre de résidents passer à 10 000 à la fin des années 60. La ville de Leninsk est érigée à une trentaine de kilomètres du site. Mais les soldats vivent sur la base dans des conditions aussi précaires que spartiates.
Le premier tir d’un missile intercontinental a lieu en mai 1957, six mois plus tard, ce sera au tour de Spoutnik 1, premier satellite artificiel, de décoller de la base de Baïkonour. Quatre ans après, en 1961, Youri Gagarine décollera du pas de tir de Baïkonour. Il sera le tout premier homme placé en orbite autour de la terre.
Si les Soviétiques avaient le culte du secret militaire, ils avaient fait de la base de Baïkonour bien plus qu’un simple lieu dédié à la conquête spatiale.
Grande comme un département français, la base abrite aussi des installations de fabrication de carburants, des zones d’essais pour le lancement de missiles…
Quand partir sur la base secrète de Baïkonour et les modalités d’entrées
Les températures extrêmes qui régissent cette zone de steppes arides. Peu hospitalières ne laissent que très peu de marges de manœuvres aux aventuriers et aux explorateurs. Le printemps et l’automne sont les seules périodes durant lesquelles ce type d’expédition est susceptible de réussir.
Côté modalités d’entrées, c’est très simple, elles sont purement et simplement formellement interdites. Les peines encourues sont lourdes pour quiconque braverait l’interdit. Le risque premier, c’est de se faire tuer par une des patrouilles en faction ou la prison. La prison au fond des steppes Khazakes sans autre forme de procès… Côté formalités d’entrées, les voyageurs doivent faire une demande de visa auprès de l’Ambassade de la République du Kazakhstan en France. Une fois arrivé sur place, votre hôte, l’hôtel…tenu de signaler votre présence auprès des autorités locales dans les trois jours. Même si le séjour n’est que de courte durée (moins de trente jours). En raison de l’épidémie de Covid-19, personne ne peut entrer sur le territoire du Kazakhstan sans une période d’isolement. Même vous, le test covid réalisé par les autorité s’avère négatif.
Comment faire une visite illégale de la base ?
Bien que très convoitées, les visites illicites de la base secrète de Baïkonour sont des missions impossibles. Même avec des contacts sur place. La présence des milices russes et d’un gros contingent de militaires soviétiques va bien au delà de la simple dissuasion. Les patrouilles autour du site sont constantes de nuit comme de jour. Elles sont accompagnées de patrouilles avec des chiens. Bien que les zone couvre un périmètre de 6 717 km² (75km du nord au sud et sur 90 km d’est en ouest), le plus grand Cosmodrome du monde reste pas totalement désaffecté.
Les deux principaux hangars qui font fantasmer les explorateurs sont situés à une quarantaine de kilomètres du principal axe routier de communication. Dans une zone totalement à découvert et sillonnée constamment par des patrouilles. Il faut être bien conscient que pénétrer sur la zone de la base secrète de Baïkonour revient à violer une zone militaire russe.
Que voir dans la base spatiale de Baïkonour ?
Les explorateurs qui ont pu pénétrer sur la base secrète de Baïkonour ont ramené des photos de l’intérieur de deux hangars désaffectés. Véritables prisons de béton où reposent navettes et fusée. Dans le premier bâtiment de 132 mètres de long sur 62 mètres de haut. Doté d’une porte de 42 mètres de haut sur 36 de large, le hangar MZK, reposent deux navettes. La première navette, un navette test OK-ML-2 devient alignée derrière la navette série 5 la Ptichka, OK-1,02.
L’autre structure abrite une fusée, le lanceur Energia M, prototype d’essai inachevé de 59 mètres haut.