Bonjour, je m’appelle Jade, j’ai 22 ans. Après l’obtention de ma licence en publicité j’ai décidé de partir à l’aventure. Motivée par l’envie de bousculer mon quotidien, j’ai quitté Paris en Novembre 2019. Depuis je voyage avec mon compagnon et durant notre périple nous nous sommes expatriés 1 an en Australie.
Pourquoi avoir décidé de partir vivre et travailler en Australie ?
L’Australie est arrivée un peu par hasard. Initialement, nous étions partis pour Bali, cette île qui fait tant rêver, et ce, le temps d’une année. En amont de ce voyage, nous avions obtenu un travail, ce qui s’annonçait plutôt bien. Après quelques jours à Bali, nous avons rapidement été désenchantés. Le tourisme de masse est une catastrophe écologique pour l’île. Les plages et l’environnement en général sont des poubelles à ciel ouvert. Et puis, on prend vite conscience de l’écart démesuré des niveaux de vie entre les balinais et nous, étrangers, incessamment sollicités, ce qui devient agaçant, voire harcelant. Bali est peut-être idéal pour des vacances mais sûrement moins pour y passer une année. S’est ajouté à notre déception, une routine assez identique à celle que l’on connaissait en France, à savoir le traditionnel
« métro, boulot, dodo » devenu à Bali « scooter, boulot, dodo ». Alors on a décidé de changer nos plans. On a cherché une nouvelle destination avec l’envie de vivre autrement, à un autre rythme, tout en travaillant pour assurer la suite de notre aventure.
Et puis il y a eu cet appel à un copain qui venait d’arriver à Brisbane en Australie et qui nous a décrit ce continent comme « ouvert aux opportunités », avec de « grands espaces ». Comme une évidence, nous avons fait nos demandes de working holiday visa (visa pour les étrangers valables 1 an, offrant la possibilité de travailler sur le territoire) réservé des billets d’avion et 10 jours plus tard nous posions nos sacs à dos sur l’île de Crocodile Dundee !
Dans quelle ville ou région étais-tu principalement ?
Notre voyage s’est divisé en 3 grandes étapes. La première étape est notre arrivée à Brisbane capitale du Queensland, état situé sur la côte Nord-Est du continent. Le Road-trip est la deuxième étape de ce voyage, avec la traversée de l’Australie en voiture. Puis pour finir, notre séjour à Sydney, au sud-est du pays qui est venu clore notre périple australien.
Notre aventure a donc débuté à Brisbane où nous sommes restés le temps de régler les essentiels tels que l’équipement de forfaits téléphoniques, l’ouverture d’un compte bancaire ou encore, l’achat d’un 4X4 d’occasion. Nous avons pris la route en direction de Cairns jusqu’à Mareeba, ville du nord du Queensland.
Le Nord du Queensland est réputé pour être une région agricole, où les jobs sont faciles à trouver. Et il est certain qu’après l’achat d’une voiture et 3 mois de vie à Bali, il devenait impératif pour nous d’avoir une rentrée d’argent. Nous avons obtenu un travail pour une durée de 3 mois dans une ferme, dont l’activité principale était l’export de mangues et de citrons à destination de la Chine. Malheureusement l’arrivée du Coronavirus a déclenché une baisse d’activité au sein de l’entreprise jusqu’à son arrêt total. Il a fallu rapidement rebondir, alors nous avons tenté une expérience propre à l’Australie : le WOOFING, concept de voyage qui repose sur l’échange, quelques heures de travail contre un lit et le couvert. À l’origine, cette activité se limitait aux secteurs agricoles, mais l’idée s’est répandue à d’autres secteurs. En ce qui nous concerne, nous avons travaillé dans un parc naturel appelé le Granite Gorge. Nous travaillions trois heures par jour avec la propriétaire à l’entretien des lieux. Nos missions étaient diverses et variées comme clôturer le pré des chevaux, réparer les cages abîmées des oiseaux, construire et mettre en place un potager… Une vie de woman and gentleman farmers.
Les jours se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Le parc arboré abritait des animaux en tous genres, tels que des oiseaux, un cochon, des chevaux, mais aussi des serpents, des lézards et surtout des wallabies, les stars des lieux. Nous avons appris à cohabiter avec eux, c’est inoubliable. Nous étions aux alentours de la mi-mars, lorsque le confinement australien a été décidé. Nous sommes restés confinés au Granite Gorge seuls avec Colleen, notre hôte, avec une étendue de 20 hectares à nous partager. Une chance car nous aurions pu être rapatriés.
Après six mois d’apprentissage dans la nature, entre la tente, le hamac et la rivière, il était temps pour nous de quitter Granite Gorge et Colleen. Comme la plupart des backpackers (voyageurs en sac à dos) nous avons programmé un road trip. Je ne vous cache pas que ce voyage a été préparé en amont à Granite Gorge : points de chute, excursions, budget. Au cours de cette deuxième étape, nous avons parcouru 20 000 kilomètres sur une période de 40 jours à la découverte des terres australiennes.
A la réouverture officielle des frontières, nous avons quitté le Queensland pour franchir les lignes de l’état du Northern Territory et son célèbre rocher « Uluru » symbole de la culture aborigène. En roulant vers le sud nous avons atteint l’état du South Australia et ces lacs de sel blanc. Puis nous avons posé nos sacs dans l’état du New South Wales et plus précisément à Sydney dans l’optique de trouver un job pour renflouer nos caisses. Nous avons eu la chance en un an de découvrir quatre états australiens sur six : un bon ratio pour un contexte mondial compliqué.
Est-ce que ça a été compliqué de trouver un travail sur place ? Comment t’y tu es pris ?
Non pas spécialement. Pour nos travaux dans les fermes, nous avons trouvé dès le deuxième jour. Quant à Sydney, il aura fallu 3 semaines pour décrocher un job. Des périodes intenses, car nous avons traversé des situations financières extrêmes. Le bouche à oreille et les pages Facebook ont été nos principales sources de recherches. Comme partout il y a une grande part de volonté, surtout ici, car c’est un peu “premier arrivé premier servi ». Il s’agit ensuite de tenir la route, car les australiens sont des travailleurs acharnés, et nous les français nous sommes perçus comme des feignants. Les fermiers tirent la tronche quand tu dis que tu es français, certains de nos amis se faisaient même passer pour des belges, ou des suisses.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile et facile à t’habituer à la vie sur place ?
Peut-être que ce qui a été le plus difficile, c’est de ne plus avoir nos habitudes (rires). Plus de repères tels qu’une chambre, une salle de bains, où une cuisine. Très vite, on a basculé d’un monde confortable à un monde minimaliste, les deux ne sont pas indissociables, mais forcément, il y a eu un choc dont on devient conscient une fois le retour à la vie douillette. On avance, on s’adapte. Nos préoccupations étaient de s’assurer qu’il n’y ait pas de trou dans la moustiquaire, de se caler au cycle du soleil pour profiter de sa lumière ou de savoir si notre duvet serait résistant aux 3 °C du petit matin. Un nouveau rythme de vie, de nouvelles habitudes, dont j’apprécie pourtant de plus en plus le souvenir.
Quel était le coût de la vie sur place ?
Avant notre arrivée sur le sol australien, nous avions effectué quelques recherches qui, de manière générale, décrivaient la vie australienne comme coûteuse, mais nous avons trouvé que le pouvoir d’achat était assez semblable à celui de la France. Ici chacun touche son salaire à la semaine. L’une des raisons qui attire les expats est qu’avec un mode de vie simple il est possible (hors covid !). de faire des économies.
Quels ont été tes plus beaux souvenirs ? Quelles anecdotes as-tu à nous partager ?
L’Australie est un pays avec une faune et une flore extrêmement riches. Je recommande vivement ce pays à tous les aventuriers amoureux de la nature. Lorsque nous étions au Granite Gorge, ma mission, chaque matin était de réveiller les animaux du parc, ouvrir les enclos des chevaux, sortir les poules, nourrir les oiseaux, accueillir les premiers visiteurs. Une expérience semblable à celle d’un assistant animalier mais en pleine nature, c’est quand même incroyable non ?
Le Road-trip nous a également permis de vivre des situations inoubliables dans des lieux incontournables de l’Australie. Nous avons sauté en parachute au-dessus des îles de Whitsundays, marché dans la plus vieille forêt du monde, nagé au milieu de la barrière de corail, nourri des koalas et des kangourous, descendu au pied de la plus grande chute d’eau du pays … Parmi ces découvertes, je garde un souvenir mémorable de notre virée sur l’île de Fraser Island (plus grande île de sable blanc au monde, située au large de la côte Est du Queensland).
Arrivés sur l’île de Fraser, nous sommes montés dans un bus 4X4. Nous avons longé la mer en roulant sur le sable. Le cadre était juste magnifique ! Le bus a marqué une pause et cela a été l’occasion de croiser une mère dingo (chien sauvage australien) et son petit. Sur la plage, pas très loin, nous avons repéré un petit avion à hélices. Curieux, nous nous sommes approchés et le pilote nous a proposé un vol de 15 minutes. Ni une ni deux, nous avons sauté dans l’avion et plané au-dessus de l’île et de la mer avec en prime la danse des baleines bleues, qui en période de reproduction viennent nager dans cette zone. J’avais des étoiles pleins les yeux ! A cause ou grâce au Covid, nous avons pu visiter chaque lieu sans faire la queue et à moindre coût, une situation exclusive pour des endroits habituellement très prisés.
Quels sont tes pires souvenirs ?
Après le soleil vient la pluie, notre Road-Trip a pris fin à Sydney et à notre arrivée nous n’avions plus beaucoup d’argent, pour ne pas dire plus un rond.
Il a donc fallu trouver rapidement du travail. Une période compliquée lorsque l’on a un logement à payer et qu’on ne connaît rien ni personne. C’est certainement ce qui a été le plus compliqué au cours de notre voyage. Des périodes très intenses où il faut résister à la pression en restant organisé et confiant.
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui aimeraient faire pareil que toi ?
Souscrire à une assurance voyage complète est un élément fondamental. Ça peut paraître moralisateur, mais j’ai trop vu et entendu d’histoires de copains qui rencontrent des soucis de santé en Australie et qui finissent avec des sommes astronomiques à payer et un voyage gâché en prime. Explorer l’Australie c’est faire des activités extrêmes où être entourés de petits animaux dangereux et les blessures peuvent très vite arriver. J’insiste, car nous aussi avant de partir, on s’est posé la question de savoir si cette adhésion était pertinente parce que les assurances ont un coût. Mais ce n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres. C’est dans ce genre de situation que la phrase clichée « la santé n’a pas de prix » prend tout son sens.
Quels sont tes prochains projets ?
Actuellement, nous sommes en Egypte. Nous y resterons sûrement quelques mois, l’occasion de découvrir un nouveau pays.
Le mot de la fin ou le conseil de fin ?
Profiter à fond ! Voyager c’est mieux se connaître, découvrir d’autres cultures, faire de belles rencontres, être époustouflé par la beauté des paysages. Le voyage c’est aussi l’occasion de se surprendre à faire des choses que l’on se serait senti incapable de faire dans un autre contexte. La notion de dépassement de soi est intéressante, elle nous change profondément. C’est sans doute cela qui rend accro au voyage ?