Avec ses 40 millions de touristes chaque année, le Mexique est l’un des pays hispaniques les plus visités d’Amérique. Entre plages paradisiaques, jungles luxuriantes, villes animées, architecture coloniale et autres vestiges Maya et Aztèque, le pays offre une multitude d’activités et de paysages encore imprégnés de la force vive de la nature. À la fois influencé par les cultures voisines, états-uniennes en particulier, et très attaché à ses traditions, le Mexique réserve aussi à ses visiteurs de grandioses découvertes naturelles. Parmi elles, il en est un qui rassemble en une parfaite symbiose phénomènes géologiques, habitats naturels de la faune et tourisme ; découverte d’un des plus grands gouffres du monde : le Gouffre des Hirondelles.
Sa particularité, c’est d’avoir été découvert par hasard en 1966 par des chercheurs texans, et non pas par les conquistadors espagnols, pourtant arrivés des siècles auparavant. Bien qu’il fut retrouvé des vestiges et des dessins attestant que les indigènes vivants dans les terres reculées eurent connaissance de ce « trou » béant au milieu de la montagne, il semble que les lieux aient été cachés aux espagnols. Le Gouffre des Hirondelles fût donc un secret bien gardé durant des siècles, ce qui n’est pas sans ajouter à la magie des lieux !
Comment s’y rendre ?
Pour avoir le privilège de visiter le Gouffre des Hirondelles, il vous faudra vous rendre dans l’état de San Luis Potosi, à 500 km au nord de Mexico. Situé précisément à quelques kilomètres du village de Aquismón, vous suivrez une route de montagne aux paysages magnifiques durant une heure environ, en partant de Xilitla. Ce gouffre titanesque appartient à la famille des gouffres karstiques de par sa structure géomorphologique. À son ouverture, le Gouffre des Hirondelles mesure pas moins de 50 m de large pour 330 m de profondeur. Tandis qu’il offre la particularité de s’élargir vers le fond pour atteindre la largeur de trois terrains de football, il est à ce jour le sixième plus grand gouffre, mais aussi la plus belle caverne au monde !
Avant de prendre la route vers le gouffre, ne manquez pas de découvrir les fascinantes ruines de Xilitla
Pour vous y rendre, le mieux est de louer une voiture et de rouler jusqu’au parc. Une fois arrivé, il vous faudra encore marcher une demi-heure sur un chemin escarpé en pleine forêt, et descendre de nombreuses marches pour atteindre le point d’observation d’un des plus beaux phénomènes naturels. Nous recommandons chaudement de vous rendre sur le site très tôt le matin, avant même le lever du soleil. En effet, c’est aux premières lueurs du jour que commence le ballet aérien des milliers d’oiseaux qui nichent sur les parois du gouffre ! Pour pouvoir l’observer, vous devrez donc vous installer avant que le jour se lève, et donc arpenter le chemin de nuit. Pas de panique néanmoins, la descente est accessible, même pour les enfants ; nous recommandons toutefois d’opter pour l’accompagnement d’un guide.
Ne manquez pas d’admirer également les chutes d’El Meco, dans la région de Huasteca
Pourquoi ce nom ?
Vous l’aurez compris, cela n’est pas par hasard qu’on a choisi le nom de Gouffre des Hirondelles (ou Sotano de las Golondrinas en espagnol). Caché au sein de l’Huasteca, le gouffre est le refuge et l’habitat d’une quantité innombrable d’oiseaux. Mais étonnement, vous n’y verrez aucune hirondelle… En effet, ce sont principalement des perroquets aratinga, aussi appelés localement « perroquets de la grotte » et des martinets noirs qui constituent ces colonies. On a confondu ces derniers avec les hirondelles, ce qui confère finalement au lieu un nom très poétique, mais bien loin de la vérité ! Qu’à cela ne tienne, hirondelles ou pas, les milliers d’oiseaux offrent chaque jour un spectacle à couper le souffle lorsqu’ils s’envolent en un tourbillon discipliné, avec synchronisation parfaite et bruit assourdissant. Ce rituel à la fois primitif et hypnotique vous émerveillera à coup sûr !
Quand y aller ?
Afin de profiter pleinement du moment, essayez tant que faire se peut d’éviter les périodes trop touristiques, durant la haute saison. Si vous vous rendez sur le site entre début mail et la mi-juin, il est possible que vous soyez quelque peu déçus… En pleine période de reproduction, il arrive que les oiseaux ne soient pas au rendez-vous et n’exécutent pas leur célèbre danse. Il est alors de notre responsabilité de comprendre et de respecter ce phénomène naturel, indispensable à la survie des espèces. Notez également que durant la saison humide, il est possible de voir se former plusieurs chutes d’eau plongeant directement dans les tréfonds de la caverne. Et si la température et le taux d’humidité le permettent, il vous sera même possible d’observer la formation de nuages dans la partie supérieur du gouffre. Impressionnant !
Enfin, pour les plus téméraires, le Gouffre des Hirondelles a la réputation d’être un spot de sports extrêmes. Il est possible de pratiquer de la descente en rappel et de l’escalade sur le site, mais aussi du saut en parachute. Néanmoins, il est impératif de respecter les consignes pour ne pas déranger les occupants volants. Attention toutefois, l’exercice peut s’avérer périlleux si vous pratiquez la descente en rappel et l’escalade : n’oubliez pas que les parois du gouffre sont très humides, donc visqueuses. Comptez 20 à 30 minutes pour la descente et 2 à 6 heures pour la montée ! En conséquence, il faudra bien vous préparer et vous équiper ! Pour le saut en parachute, vous ne pourrez l’effectuer que lorsque les nids sont vides, afin d’éviter toutes collisions avec des oiseaux.
