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Parc national Los Glaciares - Glacier Perito Moreno

Les Indiens Alacalufes

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Les nomades de la mer

Les indiens Alacalufes, également appelés Kawesqars, sont arrivés en Patagonie du Sud il y a environ 6 000 ans.

Afin de survivre dans cette zone sauvage et froide ils développèrent un mode de vie nomade, navigant sans relâche dans les canaux et les fiords du bout du monde.

Survivre dans les canaux patagons

Forêt de Patagonie

Couvertes de forêts denses et humides, la plupart des îles et des péninsules de la région étaient, et sont toujours, inhabitables.

Pour ces nomades de la mer, la terre représentait l’inconnu et la mort.

S’ils devaient passer quelques temps á terre pour la construction d’un canot ou à l’occasion d’un accouchement, ils s’éloignaient peu du rivage.

Ils construisaient leurs huttes (tchelos) faites de branchages et de peaux sur de petites plages protégées.

Ils se nourrissaient surtout de moules crues, abandonnant des milliers de coquilles sur le rivage, un tabou les empêchant de les jeter á la mer.

paysage maritime

Chaque famille naviguait dans un canot creusé dans un seul tronc d’arbre. Un chien les accompagnait toujours à bord.

Il les aidait à suivre les traces des animaux et donnait l’alerte en cas de danger. A bord, les femmes commandaient.

Elles étaient les seules à savoir nager et se chargaient de la pêche de crustacés, plongeant dans l’eau glacée.

Les hommes chassaient phoques et lions de mer avec un harpon en os.

Les Kawesqars enduisaient leur corps de graisse animale pour se protéger du froid, ils ne portaient qu’une peau de phoque jetée sur leurs épaules.

Au centre du canot, sur de la terre humide, un feu brûlait. Les enfants étaient chargés de l’alimenter.

Il servait à réchauffer la famille mais également à prévenir les collisions avec d’autres embarcations, en particulier lorsque les Européens commencérent à sillonner la zone.

Le noyau social des Alacalufes était la famille. Une fois par an ils se retrouvaient tous sur l’Ile Charles pour partager les nouvelles, avant de disparaître de nouveau dans le dédale des fiords.

Si une famille trouvait une baleine échouée sur la côte elle alertait les autres avec des signaux de fumée : c’était alors l’occasion d’une orgie de viande crue et avariée.

La disparition des Alacalufes

Vue sur la merL’arrivée de Magellan en 1520 et l’intensification du trafic maritime au cours des siècles suivants changent radicalement le mode de vie des Alacalufes.

Les voyageurs Européens commencent á échanger des habits usagés et des babioles contre des peaux de phoques.

Les Kawesqars deviennent alors rapidement des mendiants de la mer, incapables de se nourrir par eux-mêmes.

Avec leurs vieux vêtements humides et souffrant de maladies jusqu’alors inconnues ils commencent à mourir.

Leur mode de vie traditionnel était la clef de leur survie et son abandon mène á leur disparition.

L’alcool et l’oubli des traditions mettent fin en deux siècles á cette culture millénaire. En 1940 l’Etat chilien finit par voter une loi pour protéger les indiens, les derniers.

Les survivants sont envoyés á Puerto Eden, qui devient une réserve indigène. On raconte qu’il reste aujourd’hui sept Alacalufes á Eden, les derniers Kawesqars.

Sources

Jean Raspail ; Adiós Tierra de Fuego, 2004
Jean Raspail ; Moi, Antoine de Tounens, Roi de Patagonie, 1989
Récits de Juan José et Alfonso, gardiens de la culture Patagone
Museo histórico de Puerto Natales
John Byron ; Narrative of the great distress suffered by himself and his companions on the coast of Patagonia, 1853

Marion Labatut © Azurever.com