Vous rêvez de grands espaces, de lieux vierges où seule la nature laisse l’empreinte du temps qui passe ? Avec le réchauffement climatique et la fonte accélérée des Pôles, il est peut-être temps de d’aller rejoindre le Pôle Nord, de rallier cette zone sur laquelle la terre et la glace se confondent encore, ce lieux aussi féerique qu’énigmatique… L’expérience unique et irréelle de naviguer vers le Pôle Nord en brise-glace, de rejoindre ce point unique, toit du monde autour duquel tout n’est que sud, où les jours ne succèdent pas aux nuits, où les aurores boréales illuminent des territoires inconnus peuplés d’une faune incroyable où la mer et le ciel se confondent dans la blancheur immaculée d’immensités inviolées…
Les croisières au Pôle Nord en brise-glace
Un rêve onéreux, certes, mais encore accessible financièrement. Si certains tentent l’aventure en voilier, seuls les brises glaces demeurent des moyens de voyage sûrs et efficaces. Par des températures inférieures à -60 °C on ne joue pas ! La navigation en Arctique demeure une aventure périlleuse tant pour les hommes que pour le matériel. Les navires inadaptés ne peuvent pas naviguer dans ces zones hostiles. Bien que l’accident n’ait pas eu lieu en Arctique mais au large de Terre-Neuve dans l’Atlantique Nord, chacun conserve en mémoire les images du Titanic gisant aujourd’hui encore par près de 4 000 m de fonds. En avril 1912, rien ne destinait ce mastodonte des mers à croiser la route d’un iceberg…
Les premiers brise-glace ont vu le jour en Russie en 1870. Les besoins de navigation dans les zones gelées ont conduit les hommes à penser, concevoir et réaliser des bateaux par comme les autres. Des bateaux capables de briser des épaisseurs de glace de plus de trois mètres, aux moteurs suffisamment puissants pour se propulser sur ces étendues d’eau gelées, d’ouvrir des chenaux, des voies maritimes et de ne pas se retrouver coincés dans ces eaux rendues à l’état solide.
Pourquoi un brise-glace ?
Bien que le réchauffement climatique accélère considérablement la fonte des glaces et de la banquise, il n’en demeure pas moins vrai que les eaux de l’Océan Arctique restent prises sous un manteau de glace et que de nombreux iceberg y naviguent au gré des courants. Seul un brise-glace est capable de permettre à ses passagers une croisière hors norme en toute sécurité. Dotés de moteurs (diesels pour les plus anciens brise-glace et nucléaires pour les plus récents) hyper puissants développant jusqu’à 150 MW et jusqu’à 45 000 chevaux, ces monstres des mers ont des tirants d’eau parfois supérieurs à 30 000 tonnes.
Le brise-glace doit pouvoir monter sur la glace et la briser sans qu’elle vienne endommager sa structure. Conçus aux fins de navigation bien spécifiques, une proue convexe permet à ces engins tant de briser la glace que l’écarter. Des souffleries hyper puissantes équipent leurs flancs, pour leur permettre de maintenir les blocs de glace brisés à distance de la coque dans le chenal ainsi crée.
Afin d’éviter que les glaces ne le reprennent, le brise-glace est conçu pour effectuer de forts mouvements de roulis. Ballasts latéraux (gros réservoirs d’eau qui sont remplis et vidangés dans un soucis d’optimisation de la navigation) et pompes puissantes équipent les flancs des brises glace. Estomacs sensibles au mal de mer, veuillez vous abstenir.
Quand partir pour cette expédition ?
Alors que les voyagistes sont de plus en plus nombreux à proposer des expéditions dans le Grand Nord, le « grand n’importe quoi » du tourisme de masse semble se profiler à l’horizon. D’ailleurs, tous les passionnés, les amoureux et les professionnels de l’Arctique sont unanimes : la période idéale pour partir à la découverte du Pôle Nord en brise-glace s’étire entre les mois de juin et d’août. En effet, durant l’été, les températures redeviennent positives, oscillant entre 0 et 10 °C, l’ensoleillement est un peu plus élevé et la neige cède sa place à une autre forme de nature. La faune et la flore s’éveillent et offrent des spectacles tout à fait inédits.
Les croisiéristes proposent des sorties en kayak, des survols en hélicoptère, de petites expéditions sur terre… Autant d’expériences inoubliables et chargées de sens. Si vos moyens vous le permettent et que vous souhaitez tenter l’aventure du Pôle Nord, même en été, n’imaginez pas remplir vos valises de shorts, de tongs et T-shirts. La technique de l’oignon, qui consiste à empiler les pelures, est la plus adaptée ! On superpose les T-shirts, les sous pulls, les paires de chaussettes…
Quels sont les bateaux et compagnies qui peuvent vous y emmener ?
Quelques compagnies seulement proposent de vous faire voyager au Pôle Nord en brise-glace. Trois sortent du lot en raison de la qualité et de la fiabilité de leurs navires, de leur bon niveau de prestation et du fait que les équipages soient francophones : Voyages Pôle Nord Géographique, la Compagnie du Ponant et Quark Expéditions
Quel est le confort à bord et comment se déroule la croisière ?
Aujourd’hui, certains brise-glace tels le 50 ans Victoria sont de véritables navires de croisières dotés d’un niveau de confort très appréciable. Certes, on est encore loin des géants des mers qui naviguent dans des zones tropicales ou tempérées, mais, de l’avis de tous les amateurs de Grand Nord, les cabines sont spacieuses, les équipements antiroulis ont été considérablement améliorés, et de larges hublots offrent de beaux panoramas…
Le prix moyen d’un séjour en brise-glace
Comme évoqué un peu plus tôt, les voyages au Pôle Nord en brise-glace sont des expéditions relativement onéreuses. Comptez en moyenne, en fonction de la qualité des prestations à bord, des sorties optionnelles, des lieux d’embarquement, de la durée de votre voyage et de la destination, entre 10 000 et 40 000 EUR par personne pour une expédition d’une quinzaine de jours. Pas à la portée de toutes les bourses, certes, mais une expérience unique et véritablement hors du temps.