Working Holiday Visa, Programme Vacances Travail (PVT) ; qu’on en parle anglais ou en français, on en rêve rien qu’en l’évoquant ! Vous êtes certainement trèèèèès nombreux à l’avoir déjà envisagé, un peu moins peut-être à vous être lancés. Côté TRVLR, on est partis à la rencontre de Mathieu, qui a effectué son PVT en Nouvelle-Zélande ! Préparatifs, premiers jours, vie sur place et retour d’expérience ; conseils, bons tuyaux et projets de voyage en perspective !
Quel TRVLR es-tu ?
Quelques mots de présentation tout d’abord : qui es-tu ?
Je m’appelle Mathieu, j’ai 34 ans et je suis originaire du Nord de la France. A l’origine, je suis informaticien. J’ai passé 5 années en tant que responsable d’application dans une société de service informatique durant lesquelles j’ai beaucoup voyagé, principalement en Europe. Suite à ces voyages, j’ai créé mon premier blog de voyages, qui existe encore aujourd’hui : Blogvoyages.fr.
Quel a été le déclic pour entreprendre l’aventure du Working Holiday Visa ?
Après 5 années dans la même entreprise, j’ai eu envie de changement, de vivre une aventure différente. Je me suis vite rendu compte que le moment était pour moi idéal.
Ces 5 années m’ont permis de pouvoir mettre un peu d’argent de côté et l’informatique étant un secteur qui recrute beaucoup, je n’ai pas eu cette angoisse de ne pas retrouver de travail à mon retour.
Concernant l’expérience en elle-même, le PVT offre de nombreuses possibilités sur place et est peu contraignant. À l’origine, mon choix s’était porté sur le PVT Canada, mais les quotas ne facilitent pas la chose, je me suis donc rabattu sur la Nouvelle-Zélande.
Très vite j’ai eu l’envie d’associer ce voyage à un projet web, un guide de voyage en ligne dédié à la Nouvelle-Zélande, c’est là que j’ai créé le site Destination-NouvelleZelande.com, un guide de voyage pour les touristes mais aussi pour les PVTistes avec une partie dédiée au fameux PVT en Nouvelle-Zélande.
Les préparatifs
Avais-tu prévu un budget pour préparer cette expérience ?
J’avais mis un peu d’argent de côté durant mes années de salariat, j’ai également revendu ma voiture ce qui m’a permis d’appréhender sereinement les premières semaines.
Faire un PVT Nouvelle-Zélande n’est clairement pas donné. Le visa en lui-même coîte 420 NZD soit environ 250 EUR mais les autorités demandent d’avoir au moins 4200 NZD sur son compte (environ 2500 EUR). De plus, les billets d’avion ne sont pas donnés pour se rendre là bas.
Quelle est la liste (exhaustive) des démarches administratives et logistiques pour se lancer dans l’expérience du PVT en Nouvelle-Zélande ? Et surtout, par où commencer ?
La première étape sera la demande de PVT. Elle est simple, rapide, se fait en ligne et coûte donc 420 NZD. La réponse est rapide, sous quelques jours maximum.
Sur place, aucun vaccin n’est requis, la Nouvelle-Zélande est un pays vraiment sûr de ce côté là.
Une assurance PVT est également obligatoire pour pouvoir entrer sur le territoire en tant que PVTiste. Une preuve de fond (les 4200 NZD) est également nécessaire même si elle est, à priori, rarement demandée.
Une fois le PVT et l’assurance en poche, c’est l’heure de passer à l’achat du billet d’avion. Les possibilités sont nombreuses pour la Nouvelle-Zélande et les stops-over peuvent être nombreux : en Asie, en Australie, à Dubaï ou au Qatar par exemple.
Une fois sur place, il restera quelques démarches à faire :
- Ouvrir un compte bancaire. Une démarche étonnamment facile et rapide en Nouvelle-Zélande !
- Ouvre une ligne téléphonique, là aussi, rien de plus simple, les boutiques d’opérateurs sont nombreuses dans les villes comme on peut les connaître en France. Attention, les forfaits sont relativement chers en Nouvelle-Zélande.
- Dernière démarche, demander son IRD, une sorte de numéro délivré par le service des impôts qui vous sera indispensable si vous souhaitez travailler en Nouvelle-Zélande.
- J’allais oublier une dernière petite recommandation, avant votre arrivée, réservez une auberge de jeunesse pour une semaine minimum. Cela vous laissera le temps de faire ces démarches, de vous remettre du décalage horaire mais aussi et surtout de faire les premières rencontres !
Pour ceux que ça intéresse, j’ai dédié une page aux conseils aux PVTistes sur le site Destination-NouvelleZelande.com.
L’achat d’un véhicule est-il impératif pour démarrer son expérience PVT en Nouvelle-Zélande (à Auckland notamment) ?
Tout dépend des plans sur place. Il est infiniment plus facile de se déplacer en Nouvelle-Zélande lorsqu’on possède son propre véhicule et le van est, bien évidemment, très pratique pour pouvoir dormir dedans sans avoir à payer une auberge ou un motel chaque nuit, et plus confortable qu’une tente.
Certains décident de débuter leur PVT en travaillant quelques mois dans leur ville d’arrivée, cela peut être judicieux si l’arrivée se fait hiver à Auckland par exemple. Cela permet d’attendre les beaux jours tout en mettant un peu d’argent de côté.
Même si je recommande l’achat d’un véhicule, j’ai connu des personnes voyageant exclusivement en stop ou en bus !
Quels seraient tes conseils pour trouver le van de ses rêves ? Un site Internet, une appli en particulier ?
Trouver un van qui nous correspond est l’une des étapes les plus importantes lors d’un PVT en Nouvelle-Zélande. On sous-estime souvent ce point. Le van sera l’une des plus grosses dépenses de votre voyage mais ce sera surtout notre nouveau « chez nous » pendant toute la durée du PVT.
Il existe plusieurs sites où trouver des vans comme par exemple TradeMe, l’équivalent de notre « LeBonCoin ». On peut également utiliser la marketplace de Facebook mais l’endroit où vous trouverez le plus de van sera sur les groupes Facebook. Il existe d’innombrables groupes Facebook de PVTistes en Nouvelle-Zélande, de Backpacker ou d’autres dédiés à la vente et l’achat de van en Nouvelle-Zélande.
Même s’il ne faut surtout pas se limiter à cela, il est vrai qu’acheter un van à un PVTiste francophone sur le départ facilite les choses.
Et pour le job parfait ?
Pour le job parfait, c’est un peu plus compliqué. Tout dépend du secteur dans lequel vous cherchez. Il existe des sites dédiés comme Indeed, Seek, mais là aussi les groupes Facebook fonctionnent très bien. Sans compter qu’il y a une certaine forme d’entraide et de solidarité entre les PVTistes en Nouvelle-Zélande. Ne pas hésiter surtout à poser une question sur l’un des groupes, certains se feront un plaisir de vous aider !
Les auberges de jeunesse sont également des lieux idéaux pour trouver des jobs.
Une autre chose qui fonctionne bien pour trouver des petits jobs comme la restauration, ou tous les jobs liés à l’agriculture, l’horticulture est de se déplacer en personne et de demander s’ils recrutent. Là, mon conseil sera surtout de bien se renseigner sur les périodes de travail dans les vergers. Il existe plusieurs types de travail comme le thining, le pruning, le picking ou le packing, qui correspondent à des étapes de la vie du verger, de la taille des arbres, au ramassage jusqu’à l’empaquetage.
Par exemple, la région de Te Puke a un très fort besoin de main-d’œuvre pour ramasser les kiwis entre avril et juin.
Quel est ton retour d’expérience par rapport au wwoofing / HelpX ? Comment s’y prendre pour trouver le bon employeur ?
On parle de wwoofing ou de HelpX, les deux sont relativement proches, le wwoofing étant exclusivement pratiqué dans des fermes biologiques. Le HelpX me semble un peu plus démocratisé en Nouvelle-Zélande. Le principe est simple, on consacre environ 4 heures par jour à notre hôte, en effectuant diverses tâches, en compensation de quoi nous sommes nourri et logé.Pour moi, ce fût peut-être la meilleure expérience que j’ai pu vivre en Nouvelle-Zélande. C’est quelque chose que je recommande vivement à tous les pvtistes qui partiraient en Nouvelle-Zélande.
Le PVT ne se résume pas à visiter et à travailler. Le HelpX / wwoofing est une excellente alternative. Il permet de faire des rencontres inoubliables, de partager de véritables moments de vie avec des locaux et c’est là que l’on se rend compte des différences de cultures qui peuvent exister. De plus, économiquement, le HelpX reste intéressant même si on ne gagne pas d’argent à proprement parler.
Pour trouver ces hôtes, il suffit de vous rendre sur les sites officiels que sont wwoofing et HelpX. Vous trouverez un grand nombre d’offres et pourrez voir les commentaires laissés par les derniers « helpers ».
Ton voyage en Nouvelle-Zélande
Retour sur tes premiers jours sur place : quelles ont été tes impressions, tes ressentis ; tes premières craintes ?
L’arrivée n’a clairement pas été un moment facile pour moi. Tout d’abord car j’avais derrière moi 37 heures de vol (dont 13h d’escale) et un décalage horaire de 12 heures. Dès que je pose le pied en Nouvelle-Zélande, plusieurs sentiments se mêlent, de l’excitation, de la peur, de la fatigue. Mon arrivée fût clairement le moment le plus compliqué de mon aventure, heureusement cela n’a pas duré.
J’arrive donc à l’aéroport, je prends le bus, j’arrive à mon auberge de jeunesse et là, première difficulté, communiquer, en anglais bien sûr, avec la personne qui tient l’auberge. L’anglais fût, pour moi, ma plus grande crainte. Mon niveau était réellement lamentable en arrivant et les néo-zélandais parlent vite et ont, pour certains, un accent très prononcé. Bref, quelques minutes seront nécessaires pour me faire comprendre et pour enfin me poser dans le dortoir. Dans la soirée, ce même jour, je ferai mes premières rencontres (francophones) qui me permettront de ne plus jamais me sentir seul durant toute mon aventure en Nouvelle-Zélande.
Dès le lendemain, accompagné de personnes que j’ai rencontrées la veille, j’effectue mes premières démarches : banque, téléphone, IRD.
Et au bout d’un mois ?
Au bout d’un mois, tout va pour le mieux. J’ai eu l’occasion de faire de belles rencontres, d’acheter un van très sympathique et j’effectue mon premier HelpX dans une ferme laitière chez un très gentil couple et leurs 2 enfants. Je réalise diverses tâches ménagères, garde d’enfants et jardinage. Je resterai dans ce HelpX près d’un mois où je me lierai d’amitié pour ce couple de néo-zélandais.
Tu as pu profiter de ton working holiday visa pour voyager aux quatre coins de la Nouvelle-Zélande ; quels sont selon toi les must à voir / faire / découvrir quand on est PVTiste en Nouvelle-Zélande ?
Les choses à voir sont, selon moi, les mêmes qu’un touriste à la différence qu’en PVT, nous avons du temps ! Et le temps est précieux en Nouvelle-Zélande car il passe très vite lorsqu’on vit ce genre d’aventure. L’avantage numéro 1 est qu’il permet de tout faire et de le faire dans de bonnes conditions ! On peut prévoir une semaine pour faire une randonnée d’une journée car on attend la journée où il fera beau, un luxe qu’un touriste ne peut se permettre.
La liste des choses à faire est longue, mais je recommanderais vivement d’effectuer au moins l’une des 10 great walks de Nouvelle-Zélande, l’équivalent de nos GR. Des randonnées de plusieurs jours dans les plus beaux endroits du pays !
Quelle a été ta plus belle rencontre (humaine ou animale) ? Et ton expérience la plus marquante ?
Ma plus belle rencontre fût sans hésiter lors de mon premier HelpX, mon hôte, gérant d’une ferme de 400 vaches à 24 ans. Nous avions à peu de chose près le même âge et une vie tellement différente ! J’ai vécu des moments mémorables avec lui, que ce soit la traite des vaches à 5 heures du matin, une sortie en mer pour aller pêcher puis un retour de nuit, ou, plus bon-enfant, assister aux “pets day” de l’école des enfants où chacun d’eux venait accompagnés son animal de “compagnie”, mouton, chèvre, opossum !
J’ai également l’occasion d’effectuer deux great walks : l’Abel Tasman Coast Track et la Rakiura Track. J’avais d’ailleurs décidé d’effectuer la seconde seul. Trois jours de marche dans la forêt, seul, est une expérience très enrichissante !
Une autre rencontre étonnante et surtout inattendue, sur une plage sur laquelle nous passions une partie de la journée : un banc de dauphins venu à seulement quelques mètres du rivage ! Voir de tels animaux sauvages dans leur milieu naturel est toujours surprenant !
Quels seraient les 3 mots les plus justes selon toi pour résumer la destination ?
Difficile à dire mais peut-être : grandiose, étonnante et dépaysante.
Retour d’expérience
Pendant ces 15 mois en Nouvelle-Zélande, quel a été le niveau d’organisation / d’improvisation ?
Dans l’ensemble, on peut dire que c’était de l’improvisation totale. Je déconseille d’ailleurs de trop organiser et prévoir de choses. 12 mois (ou 15 si vous prolongez le PVT) vous laisseront assez de temps pour ne pas avoir à vous organiser et pour voguer au gré des opportunités qui s’offriront à vous.
Même le vol retour a été pris à la dernière minute. La seule chose à anticiper est, selon moi, la vente de votre van. En effet, en fonction de la période cela peut être parfois un peu long de vendre son véhicule, un peu d’anticipation peut être de mise.
Finalement cette expérience en working holiday visa, c’était plutôt travail ou plutôt voyage ?
Un peu des deux ! En réalité, j’ai passé plusieurs mois en HelpX, plusieurs semaines à travailler, mais l’essentiel a été le voyage et les visites. Mon PVT a été rythmé par la construction du site Destination-NouvelleZelande qui m’a permis de ne pas m’ennuyer un instant, même les jours de pluie !
Retour en France : la vie après, c’est comment ?
Le retour, c’est quelque chose que l’on redoute le plus. 15 mois, c’est long, et pour nous, beaucoup de choses ont changé. On a vécu une multitude d’expériences, rencontré de nombreuses personnes, notre maison est devenue un van auquel on finit inévitablement par s’attacher et reprendre une vie “normale” est parfois difficile.
Avant de rentrer en France, j’effectuais un voyage de 3 semaines en Thaïlande et au Laos avec un ami venu de France. Ce projet m’a permis d’être plutôt focalisé sur ce voyage plutôt que sur mon départ de Nouvelle-Zélande. Les retrouvailles avec les proches sont également quelque chose que l’on attend beaucoup.
Le plus dur arrive quelques semaines après mon retour, une fois que l’on a revu tous ses proches, que l’on se rend compte que peu de choses ont finalement changé. Un voyage de 15 mois ne peut se raconter en une soirée, cela prendra des mois, avec de petites anecdotes régulières faisant référence à certaines expériences vécues. On se rend également vite compte que nos proches, qui n’ont pas vécu cette expérience, ne pourront jamais réellement comprendre ce que l’on vit lors d’une telle aventure.
Un dernier mot pour les voyageurs qui hésitent encore à se lancer dans l’aventure ?
Mon dernier conseil sera de ne pas avoir peur de se lancer. Parfois, il ne faut pas réfléchir et faire le premier pas. De toutes les personnes voulant partir en PVT que j’ai pu rencontrer, deux craintes ressortent régulièrement :
La première concerne le niveau d’anglais. Sur ce sujet, désolé mais il n’y a pas de solution miracle, il faut se faire violence. Il n’y a pas d’autre solution que de vivre ces moments de grande solitude lorsque l’on se retrouve dans des situations où l’on ne comprend pas ce qu’on nous dit. Concernant ce sujet, mon conseil sera : plus vite dans le vif du sujet, plus vite tranquille. Partez rapidement, seul, en wwoofing ou en HelpX, immergez-vous au maximum au sein d’une famille anglophone et cela ira très vite. Les néo-zélandais (comme dans beaucoup d’autres pays anglophones) sont plutôt “admiratifs” vis à vis des français qui se lancent et tentent d’apprendre une langue étrangère. Les anglophones n’ont que peu cette “pression” des langues étrangères.
La seconde crainte est de partir seul. Alors là, je peux vous dire qu’il n’y a pas raison d’avoir peur. Retenez que la grande majorité des gens qui partent en PVT sont seuls ! Rares sont ceux qui partent en couple ou entre amis. Des personnes seules qui cherchent à nouer des liens et se faire des amis, les auberges de jeunesse en sont pleine à craquer ! Ma philosophie concernant les rencontres est simple, si vous rencontrez une personne à un endroit donné, à un moment donné (notamment lorsque cet endroit est la Nouvelle-Zélande) vous avez déjà beaucoup de points communs avec cette personne. Enlevez-vous cette peur de la tête et foncez !