Il n’est pas de séjour en Italie sans visiter Le Colisée à Rome, cette imposante arène dédiée aux jeux. Aujourd’hui classée parmi les sept nouvelles merveilles du Monde, c’est en ce lieu que les gladiateurs combattaient jusqu’à la mort, sous les vivats de la foule… Plus grand amphithéâtre de l’antiquité, le Colisée se dresse tel un hommage au génie des architectes romains. Mais il représentait bien davantage ! Il était également un puissant instrument de contrôle du peuple, et une vitrine qui affirmait la suprématie de Rome sur le monde. Projet d’un empereur ambitieux, la construction du Colisée fût aussi rude et violente que les événements qui s’y déroulèrent pas la suite. Voici une petite mise en bouche sur son histoire, ainsi que nos astuces « spécial TRVLRs », pour vous permettre de découvrir ce trésor de l’Antiquité, dans les meilleures conditions.
Avant tout, un peu d’histoire…
Un emplacement symbolique
L’avantage d’une ville étendue comme Rome, c’est que les principaux monuments à découvrir se trouvent, paradoxalement, dans un mouchoir de poche ! Aujourd’hui, pour visiter le Colisée de Rome, empruntez la ligne B du métro qui vous amènera jusqu’à la station éponyme « Colosseo ». Maintenant, pourquoi a t-on construit cet édifice colossal ici ? Figurez-vous qu’il se trouve à la place du lac artificiel que s’était fait construire l’empereur mal-aimé, Néron… un lac d’une superficie équivalente à neuf terrains de football ! À la mort de cet empereur arrogant et controversé, son successeur le plus légitime, Vespasien, voulu redorer le blason de la position de l’empereur aux yeux du peuple. Il décida d’assécher ce lac artificiel pour y construire un lieu de jeux et de divertissement. Un acte qui lui apporta l’adhésion de tout l’empire et fit de lui un empereur salué et reconnu.
Un chantier « colossal » et novateur
L’emplacement du Colisée déterminé et la volonté de faire de l’édifice le plus grand amphithéâtre au monde, tous les corps de métiers sont mobilisés pour concrétiser le projet. Au contraire de ses équivalents européens, Vespasien voulait un Colisée de pierre ! Qu’à cela ne tienne, une carrière de travertin, une roche très robuste, se situait à 35 km d’ici. Transportée sur des carrioles tractées par des bœufs, ce fût un bon moyen de faire des économies. D’autant plus que l’Empire avait hérité de caisses vidées par l’empereur Néron… « Heureusement » que Titus, le frère de Vespasien, revenait, à ce moment-là, de la conquête de Jérusalem, avec moult trésors et esclaves à vendre aux enchères. De quoi renflouer les caisses de l’Empire et poursuivre, sereinement, la construction tant attendue du Colisée.
La technique des arcades romaines, très bien maitrisée par les romains, fût la meilleure solution aux yeux des architectes, pour assurer une construction qui fera rayonner l’Empire à travers le temps. Pour assurer les jonctions de la roche, les ingénieurs se rendirent compte que la pierre allait peser beaucoup trop lourd, menaçant les bases de l’édifice de s’effondrer. C’est après s’être hâtés à quelques recherches qu’ils inventèrent, tout simplement, la brique. Les équipes d’architectes mirent toutes les fabriques de la ville à contribution, pour produire des briques à grande échelle ! Aujourd’hui, on retrouve près d’un million de briques dans la structure du Colisée !
Une structure de génie !
Sortie de terre ex nihilo, la construction du Colisée a été minutieusement réfléchie, pour en faire une œuvre à la pointe de l’ingénierie. En effet, tout un système d’évacuation d’eau a été anticipé sous l’édifice, afin de permettre à la pluie de s’écouler en dehors de l’arène par mauvais temps. De plus, à la fin des représentations, une quantité astronomique d’immondices, laissées par les visiteurs, jonchait les gradins. Mais, une canalisation spécialement dédiée permettait d’évacuer tous ces déchets très rapidement, en les envoyant directement dans la Cloaca Maxima, l’unique égout de la ville antique. Ingénieux non ? On retrouve même tout un système d’irrigation qui, au contraire, aurait permis de remplir l’arène d’eau, pour y faire… des batailles navales grandeur nature ! Cela reste une théorie, mais imaginez la folie des grandeurs de Vespasien ! Incroyable !
Originellement, l’arène était à même le sol. Mais, dans un second temps, de nouveaux travaux furent entrepris pour créer un dédale de couloirs sous l’arène. Ascenseurs, poulies, décors, ou encore multitude de trappes débouchant dans l’arène ont été implantés sous cette dernière. Ainsi, les gladiateurs et animaux apparaissaient soudainement dans l’arène, créant la surprise pour les visiteurs ! De même, on pouvait alors y dresser des décors de circonstance, en un minimum de temps, grâce à cette technique ingénieuse. Nombreux sont les esclaves qui s’activaient dans la chaleur et les mauvaises odeurs sous l’arène, pour assurer le spectacle !
Les gladiateurs, des esclaves pas comme les autres
Eh oui, avant d’être des super stars qui déchainaient les foules, les gladiateurs étaient, à la base, des esclaves. En effet, les romains de la haute aristocratie rachetaient des parias, et les faisaient entrainer pour devenir de véritables machines de guerre ! Finalement, la vie d’un gladiateur était beaucoup plus sympathique que celle d’un esclave. En effet, ils logeaient dans des dépendances tout-confort, à proximité du Colisée. Des chambres individuelles, des thermes, une grande salle de restauration et une petite arène d’entrainement constituaient leur cadre de vie. Mais, ils savaient que l’issue de cette vie, dans cette prison dorée, n’était que la mort…
Quand vous visiter le Colisée de Rome, vous n’imaginez pas tout de suite la violence des combats qui se déroulaient ici… Avant d’être des combats, ces affrontements étaient des représentations de scènes de combats mythologiques, mais également l’occasion de se moquer des ennemis de toujours des romains. Le Samnite, le Mirmillon, le Gaulois… les gladiateurs incarnaient des personnages bien précis, avec les armures correspondantes, attribuées de façon à ce que les combats soient les plus équitables possibles. De plus, les combats avec des animaux exotiques, ramenés de tout l’Empire romain (éléphant, lion, panthère, autruche…), participaient indéniablement au plaisir cruel des visiteurs.
Un peuple diverti… est apaisé
Il ne faut pas se mentir : la construction du Colisée de Rome fût avant tout une arme extrêmement efficace pour retrouver le soutien du peuple, révolté par des années de tyrannie sous Néron. Vespasien a su lui apporter du divertissement, afin de désamorcer toute future tentative de rébellion. L’organisation des événements étaient, d’ailleurs, millimétrée, et chacun y avait sa place. Au premier rang des gradins, on retrouvait les propriétaires des gladiateurs. Derrière eux, les Sénateurs jouissaient également d’une très belle vue sur l’arène. Et ainsi, les castes étaient déclinantes, au fur et à mesure que l’on montait dans les gradins, pour arriver jusqu’au gradins les plus hauts.
Dotés de simples bancs en bois, ces derniers étaient dédiés à la plèbe, le bas peuple, ainsi qu’aux esclaves, lors de leur unique journée de congé. Pour que chacun trouve sa place facilement, les arcades arborent sur leur façade des numéros, permettant d’accéder aux gradins appropriés. Chacun devait acheter un ticket d’entrée, sorte de plaquette sur laquelle figurait le numéro de porte, et pénétrer le Colisée par la bonne porte. Dans les couloirs qui donnaient accès aux gradins, on retrouvait toutes sortes de stands, liés à l’activité du Colisée : des stands pour parier, pour manger, pour acheter des souvenirs… D’ailleurs, les bougies à l’huile et statuettes à l’effigie des gladiateurs faisaient un tabac !
Visiter le Colisée de Rome : quelques astuces TRVLR
Nous ne vous ferons pas de faux espoir, il y aura du monde… c’est certain ! Oui, Rome est l’une des villes les plus visitées d’Europe. Aussi, pour ne pas devoir attendre 2 h en plein soleil pour accéder à l’édifice, nous ne pouvons que vous conseiller d’opter pour l’achat de billets coupe-file. Cela vous permettra d’avoir un horaire de visite précis, et d’organiser le reste de votre emploi du temps en fonction. Il n’y a pas vraiment de basse saison à Rome et, même en hiver, la foule est présente.
Une fois vos billets imprimés, rendez-vous à l’horaire indiqué jusqu’à l’accès Sperone Valadier, à côte de l’Arc Constantin. Comptez environ 3 h pour visiter le Colisée de Rome et profiter totalement de cette expérience d’une vie. Aussi, vous pouvez choisir une visite guidée, en français, pour connaitre un maximum des secrets de cette merveille du monde. Généralement, les billets pour le Colisée incluent l’accès au Forum romain adjacent, ne manquez pas d’y faire un tour !
Laurent, expert en lutte… verbale