Le Brésil, c’est le football, le carnaval, les rythmes endiablés, la caïpirinha… Mais Rio de Janeiro, la deuxième ville du pays, c’est, bien sûr, l’immense statue du Christ Rédempteur, ce colosse protecteur et bienveillant qui monte la garde sur la ville. Sur les hauteurs du Mont Corcovado, c’est une vue vertigineuse et époustouflante qu’il vous promet sur la baie de Rio, avec le Pain de Sucre, le stade Maracanã, Copacabana… Le sauveur de pierre, nouvelle merveille du monde, est un véritable père pour les cariocas et le symbole incontestable du pays-continent, aux yeux du monde. Lors de votre séjour au Brésil, faites comme le dit la chanson… « si tu vas à Rio, n’oublies pas de monter là-haut ». En effet, impossible de passer à côté de la découverte de cet icône. TRVLR vous livre l’essentiel pour visiter le Christ Rédempteur de Rio comme il se doit.
Comment s’appelle t-il, déjà ?
Rétablissons la vérité, s’il en existe une… La primeur revient tout de même aux cariocas, qui l’appellent, tout naturellement, « Cristo do Rio », soit le Christ de Rio. C’est le fait qu’il soit unique, à leurs yeux, qui les convainc que cette dénomination est la bonne. Dans le reste du monde, le point de vue est un peu moins tranché et c’est le nom plus générique de Christ Rédempteur qui séduit la majorité. Dans les faits, l’emplacement géographique de la statue a aussi un impact notable sur un autre alias que porte cette statue du Christ. En effet, cette dernière a été implantée sur le Mont Corcovado et a, de fait, rapidement été surnommée Le Corcovado. Tout compte fait, notre choix s’est porté sur le terme de Christ Rédempteur, qualificatif qui, selon la doctrine chrétienne, est attribué au Christ du fait qu’il ait racheté le genre humain par sa mort.
Un travail d’équipe !
Concernant les origines de la conception de la statue du Christ Rédempteur, certains emploieront les termes de « guéguerre » ou encore de contestation, mais chez TRVLR, nous préférons parler de travail d’équipe ! En effet, le doute plane, encore aujourd’hui, sur l’architecte qui a officiellement réalisé le projet. Factuellement, la construction de la statue a été l’objet d’un concours organisé par l’État brésilien, mettant en concurrence les projets de différents architectes. Avec le projet d’une statue d’un Christ en position debout, portant un globe dans une main et une longue croix dans l’autre, le lauréat du concours se nommait Heitor Da Silva Costa et était bien brésilien. Cela dit, il n’avait réalisé qu’une maquette de l’édifice, sans prendre en compte la dimension technique de la construction de ce dernier (phasage, structure, matériaux…).
Comme il n’avait pas les compétences appropriées pour faire aboutir son projet, il s’est entouré d’experts dans le domaine. Tout d’abord, Carlos Oswald, un Brésilien originaire d’Italie, a complètement redessiné la statue pour lui donner le style épuré de son aspect actuel. Ensuite, la maquette à taille réelle, qui a servi de moule pour construire le Christ Rédempteur, a été réalisée par Paul Landowski, un Français d’origine polonaise. Ce sont des bateaux qui ont transporté ses énormes morceaux d’argile depuis la France, pour construire l’extérieur de la statue. Mais l’établissement de la structure interne était toujours en suspens… Heitor Da Silva Costa fit donc appel à l’ingénieur Albert Caquot (encore un Français !) pour structurer cette dernière, la maitrise du béton étant encore assez méconnue à cette époque. Enfin, c’est Gheorghe Leonida, un sculpteur roumain, qui réalisa la sculpture du visage. En somme, un vrai travail d’équipe !
Un emplacement pas anodin…
« Au vu et au su de tous », c’est ainsi que l’État brésilien (poussé par l’Église catholique, comme vous pouviez vous en douter) voulait positionner la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro. L’objectif premier était que l’édifice soit visible pour le maximum de personnes possible aux alentours. Après une rapide étude topographique, le choix s’est naturellement porté sur le Mont Corcovado, culminant à 710 m au-dessus de la baie de Rio. Dépassant de plus de 300 m son potentiel rival, le Pain de Sucre, c’était donc le sommet idéal parmi les nombreuses collines qui entourent la ville. De plus, la façade à-pic du Mont Corcovado lui confère une impression de hauteur supplémentaire, et son orientation, dans l’axe du Soleil couchant, lui donne une dimension spirituelle d’autant plus impactante. Un choix d’emplacement stratégique, dont le résultat est, finalement, très à notre goût.
Le Christ Rédempteur a tout d’un « grand »
Loin de décrocher la première place parmi « ses copines statues » dans le monde avec ses 38 m de hauteur, il est gigantesque, mais paraitrait bien petit si on le positionnait à côté de la Statue de la Liberté. En effet, cette dernière mesure pratiquement trois fois la taille du Christ Rédempteur, avec ses 43 m, ajoutés à son socle de 46 m. En Europe, la Statue de la Mère-Patrie de Kiev en Ukraine mesure, elle, 62 m de haut. Mais c’est en Asie que l’on bat tous les records ! Au Japon, à Ushiku, une statue de Bouddha de près de 120 m fût érigée par le temple d’Higashi Honganji. Finalement, c’est la Statue de l’Unité, en Inde, qui met tout le monde d’accord, avec ses 182 m… hors piédestal ! Pour autant, vous vous sentirez vraiment tout petit au pied de la plus emblématique des statues de Rio, soyez s’en sûr !
Et 1, et 2, et 3e place !
Parmi les sept nouvelles merveilles du monde, désignées par une fondation suisse privée, le Christ Rédempteur arrive sur le podium en troisième place. Indépendante de l’UNESCO, mais toujours avec la volonté de promouvoir la culture à travers le monde, cette institution a défini les critères suivants pour réaliser son classement. Premièrement, le jury prend en compte l’esthétique de l’œuvre. Puis, vient la prouesse de mettre en œuvre le projet dans un contexte historique précis, avec les moyens disponibles à l’époque. Enfin, l’intérêt historique du monument est le troisième critère déterminant du classement. Sur près de 177 candidatures présentées, sept lauréats ont été nommés, dont la Grande Muraille de Chine en 1ʳᵉ position, et le site de Petra en 2ᵉ.
Rendre visite au Christ Rédempteur
Les deux moments à privilégier pour se rendre au pied de la statue sont : soit le matin avant l’afflux des touristes, soit le soir pour un coucher de soleil incroyable. Si la météo est bonne, vous profiterez pleinement de la vue avec un ciel dégagé. Mais, sachez que vivre cette expérience unique se mérite ! Vous devrez d’abord gravir les 710 m du Mont Corcovado… Mais pas de panique ! Plusieurs options s’offrent à vous pour y accéder. Les plus courageux partiront à pied et emprunteront le chemin qui passe à travers le quartier de Cosme Velho. Des ascenseurs et un escalator soulageront leurs pieds endoloris par les 220 marches d’escaliers à gravir.
Pour les autres, le moyen le plus populaire reste incontestablement le funiculaire rouge. Avec un départ toutes les demi-heures depuis la gare de Cosme Velho, ce train à crémaillère vous emmènera jusqu’au Christ Rédempteur en une vingtaine de minutes, à travers la forêt tropicale de Tijuca. Réservez bien vos billets à l’avance, et veillez à vous asseoir sur la droite du train pour une belle vue garantie ! Impossible d’aller directement jusqu’à la statue du Christ Rédempteur en voiture de location ou en taxi. Dans ce cas, garez-vous sur le parking de Cosme Velho, et vous payerez votre accès à la statue moitié-prix ! Prenez ensuite soit vos gambettes, soit le funiculaire pour grimper jusqu’à la statue. Bonne visite !
Laurent, veut prendre de la hauteur…