Conception graphique - Logo

Notre newsletter

Mammifère - Voiture

Tout plaquer pour la Vanlife en Australie

Views 2.34k

Nous sommes Claire et Raphaël. Claire et moi vivons à Aix-en-Provence. Nous avons la trentaine, et malgré une relation qui a débuté en 2009, nous ne vivons ensemble à temps plein que depuis 2017, date à laquelle j’ai arrêté les déplacements professionnels à la semaine. Claire a grandi aux Antilles, elle est arrivée en Métropole pour ses études, en 2007. Moi, j’ai beaucoup bougé, tant pour les études, que pour mon V.I.E au Chili, puis par la suite pour le travail. Nous avons un appartement sympa, un boulot qui nous plaît, une famille aimante et des amis au top. Mais il nous manque quelque chose. Nous avons tenté l’aventure de la Vanlife en Australie !

Pourquoi avoir décidé de partir vivre et travailler en Australie ? 

C’est après notre mariage le 12 août 2016 que nous partons pour la première fois en voyage en Australie pour une durée d’un mois pendant l’été 2017. 12 août 2017, de retour en France, et nostalgique de ce voyage incroyable, nous décidons de repartir pour plus longtemps : un an ! L’Australie a su nous faire succomber en à peine un mois, au point de lâcher amis, appart et boulot pour partir avec seulement nos sacs à dos.

Ce voyage sera l’occasion de vivre une aventure hors du commun, loin du quotidien et de nos habitudes, l’occasion de s’ouvrir à l’inconnu et découvrir en profondeur ce pays qui nous a accueillis le temps d’un voyage. Le projet cherche à allier voyage et travail. Claire est enseignante en France et nous supposons qu’elle pourra enseigner le français en Australie, et moi ingénieur dans le BTP. A cette phase du projet, l’idéal serait de trouver du travail dans nos corps de métier.

Quels préparatifs avant votre départ ?

Le voyage c’est laisser les choses se faire naturellement. Mais, déformation professionnelle, je suis plutôt de nature à tout prévoir. Claire aussi d’ailleurs. Les préparatifs ont duré un an. Avant de prendre notre décision et de demander nos congés sabbatiques, nous avons pris contact avec des français déjà installés en Australie pour savoir à quoi s’attendre et être préparés au mieux pour entamer cette expérience professionnelle. Diplômes reconnus, visa nécessaires, autorisations à demander : à notre sens, c’était la première chose à déterminer.

S’en sont suivi des semaines de préparation administrative technique et financière afin de limiter les risques qui pourraient nous détourner de notre objectif final. Alors que nous sommes en plein préparatifs, une idée nous accompagne de loin : garder la possibilité de rester à long terme en Australie si on en a le souhait.

Quel a été votre itinéraire sur place ?

Lors de nos préparatifs, nous avons découvert que Melbourne était depuis plusieurs année la ville la plus agréable au monde. Nous avons voulu y commencer notre aventure et nous y sommes restés une semaine afin de finaliser les formalités administratives une fois arrivés sur place. En soit, ces formalités n’ont absolument rien à voir avec l’administration française et nous avons pu nous imprégner au mieux de cette ville malgré la météo changeante des mois d’hiver.

Après une semaine, nous avons pris un vol pour rejoindre la ville de Brisbane, sur la côte Est, où nous avions repéré le véhicule qui serait notre maison pour plusieurs mois. Après avoir emménagé dans ce pick-up équipé d’un slide-on (une sorte de cellule de camping car installée sur un 4×4), nous avons pris la route en direction du Nord le long de la côte du Queensland et avons rejoint Darwin. Alors que les kilomètres sont ponctués de problèmes mécaniques, nous quittons notre itinéraire qui devait nous faire faire le tour de l’Australie, pour rejoindre Adélaïde en traversant l’Australie par le centre, par l’Outback. Après une halte chez des Australiens devenus nos amis, nous avons parcouru les derniers kilomètres pour rejoindre Melbourne où des Australiens nous ont ouvert la porte de chez eux, pour devenir notre famille d’adoption et nous accompagner vers la suite de notre projet : travailler à Sydney.

Vous avez fait le choix de profiter de l’Australie avant de chercher un travail, c’était la bonne idée ?

En plein préparatifs, nous avons pris conscience des possibilités que proposaient l’Australie et avons décidé de garder la possibilité de nous y installer durablement. Trois options se présentaient à nous : commencer notre aventure en travaillant directement, multiplier les expériences professionnelles de courte durée, ou voyager puis travailler. Nous avons choisi cette dernière option afin d’optimiser la durée de notre expérience de voyage et de vie professionnelle et surtout, garder la possibilité d’être sponsorisé dans l’obtention de notre visa, pour nous y installer durablement.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile et facile dans vos habitudes quotidiennes ?

Notre aventure s’est découlée en trois périodes distinctes qu’il faut clairement différencier. Chacune a été agrémentée de rencontres, de nouveauté, et de découverte. Des paysages à couper le souffle, une faune omniprésente (et au final, pas toujours dangereuse), des rencontres. Des Australiens rencontrés sur une plage un matin pluvieux nous accompagnent encore aujourd’hui, 1 an et demi après notre retour en France. Une famille d’accueil qui a su nous guider, et veiller sur nous. En revanche, le voyage c’est aussi du stress et des galères.

Lors de notre road-trip, alors que notre jardin changeait tous les jours, nous avons connu les problèmes mécaniques (presque) quotidien. En plus du stage mécanique intensif, nous avons eu la crainte de perdre notre investissement. Cela aurait rimé avec la fin de notre aventure.

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, nous sommes en pleine transition et recherchons activement un travail. La période ne s’y prête pas, et nous prenons conscience que nous devrons passer Noël loin de notre famille. Les vacances d’été et les fêtes de fin d’années rendent les opportunités professionnelles plus rares et notre visa fait peur, il rime avec éphémère et les recruteurs ont besoin d’être rassurés. Nous passons des entretiens en Anglais, et finalement on nous retient : nous commençons en janvier à Sydney !

Nous y découvrirons la vraie vie Australienne. Nos journées sont rythmées par le travail, les cafés à emporter et les barbecues à la plage avec les copains qui viennent des quatre coins du monde. On découvre qu’ici il y a une vie après le travail, et franchement, c’est une autre manière de voir le quotidien !

Quel était le coût de la vie sur place ?

Sydney est probablement la ville la plus chère d’Australie et surement l’une des villes les plus chères au monde. Les salaires sont en accord et permettent de vivre confortablement tant qu’on n’a pas d’enfant ou de problème de santé. Mais sans emploi, il est inenvisageable de compter vivre à Sydney où nous payons 600 AU$ pour une chambre en colocation….. par semaine !

Qu’est-ce que vous avez préféré découvrir sur place ?

De manière unanime, et comme tous ceux qui sont passés en Australie, nous sommes conquis par l’ouverture d’esprit des Australiens qui ont su nous accueillir sans rien demander en échange. Aujourd’hui, on essaie de faire au mieux pour rendre la pareille à tout étranger qu’on peut croiser, par ce qu’au final, on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre.

Quels ont été vos plus beaux souvenirs ? Quelles anecdotes avez-vous à nous partager ?

Nos plus beaux souvenirs sont encore et toujours tournés vers ceux qu’on a partagés avec d’autres. La liste des souvenirs peut être longue, au point d’en écrire un livre ! Mais nous retiendrons les soirées crêpes et le partage de culture, les barbecues avec des gens qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, deux habitants de Cairns qui nous ont hébergés une nuit chez eux alors qu’on cherchait notre route. Nous repensons aux Parents de Claire qui ont littéralement traversé le monde pour venir nous voir depuis la Martinique ! Et bien sûr, nous n’oublierons jamais les éléments les plus marquant de notre aventure : notre premier Christmas Lunch en extérieur en famille, et les 40 ans de la fille de nos parents adoptifs qui a pu venir nous voir en France alors que parfois, nos amis trouvent que faire 100 km pour nous voir c’est un peu trop loin…

En une année là-bas, on s’est rendu compte que les opportunités se créent et que parfois, l’investissement ne représente pas grand-chose face au bonheur que ça provoque.

Quels ont été vos pires souvenirs ?

Alors que nous parcourions les 2300 km qui séparent Cairns à Darwin, la voiture a commencé à chauffer. Alors que nous avons pu trouver un garagiste belge à Darwin, nous commencions deux semaines d’attente et de stress quotidien pour comprendre la panne, la réparer au meilleur prix et repartir au plus tôt…en tâtonnant. Nous avons alors passé deux semaines à errer en ville le temps de résoudre les problèmes et à dormir dans notre « cellule », dans un climat tropical et une chaleur écrasante, sur le parking du garage. Alors que les problèmes semblent résolus, nous avons pris la décision d’écourter notre circuit, en prenant pour raccourci les 2700 km de désert qui nous séparent du sud de l’Australie.

Est-ce que ça a été compliqué de trouver un travail sur place ? 

Trouver un travail n’a pas été chose aisée. Notre « Permis Vacances Travail » nous porte préjudice et nous devons personnaliser notre recherche pour pouvoir, au mieux, trouver un travail. Nous favorisons les recherches personnelles via les réseaux professionnels et favorisons une approche individualisée. Claire se rapproche des écoles privées, et organismes qui enseignent le français et moins contraints au sujet des diplômes Australiens à posséder.

J’apprends par hasard que l’entreprise pour laquelle j’ai travaillé au Chili recherche quelqu’un. Ni une ni deux, j’appelle le responsable et décroche un entretien dans la foulée. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution, mais il faut impérativement sortir du lot et présenter en toute transparence son projet et rassurer le recruteur qui ne veut pas être démuni si vous ne cherchez qu’un peu d’argent en vue de continuer votre voyage.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui aimeraient faire pareil que vous ?

Il y a plusieurs manières de voyager et le plus important est de connaître son projet et ses enjeux. Nous savions en partant que notre congé sabbatique ne durerait qu’une année et devions déterminer nos priorités et nos ressources.

Une fois que l’on a déterminé l’objectif et les moyens, il n’y a plus qu’à foncer. Vous trouverez forcément le chemin !

Le mot de la fin ou le conseil de fin ?

Sachez avant de partir que vous reviendrez changés, quelque soit l’aventure ! Sachez qu’il appartient à chacun d’apporter à notre quotidien ce qui nous fait vibrer en voyage : l’ouverture d’esprit, et regarder le monde qui nous entourent. Nous ne voyons que le mauvais du pays dans laquelle nous vivons, alors que d’autres traversent le monde en pensant qu’on est chanceux d’y habiter !

Et pour ceux qui sont déjà partis, j’imagine que nous vivons tous cette sensation au retour… :

Après une vingtaine d’heures de vol, nous retrouvons ma famille à l’aéroport. Nous essayons de retrouver nos marques. Nous retrouvons nos amis, notre quotidien que nous avions laissé entre parenthèses. Alors que nous retrouvons nos repères qui ne semblent pas avoir évolué, nous sommes face à une sorte de paradoxe temporel. Alors que les choses n’ont pas beaucoup changé ici, nous sommes revenus totalement différents.3

C’est cette aventure incroyable qui nous déchire le cœur, qui nous fait nous sentir chez nous nulle part. C’est en France que L’Australie nous manque et en Australie que la France nous manque. Le voyage nous a changés à tout jamais.

Malgré les mois qui passent, nous n’arrivons pas à transmettre notre expérience, nos sentiments, notre ressenti. D’ailleurs, les photos que nous avons envoyées ne reflètent pas la réalité de notre aventure telle que nous l’avons vécue. Grâce à la technologie, nos proches sont restés avec nous à chaque instant mais la qualité des échanges ne peut en rien remplacer une expérience vécue personnellement. Par cette succession de mots, j’espère arriver à vous en faire vivre ne serait-ce qu’un extrait, sans artifices.