A tous les fans de road trips, avez-vous déjà envisagé un road trip au Japon ? Lucas & Grégory s’y sont essayés, s’y sont régalés, et ils mènent aujourd’hui la visite pour faire le plein de conseils avisés ! Embarquement immédiat pour le pays du Soleil-levant…
Quelques mots de présentation tout d’abord… Qui êtes-vous et qu’est-ce qui vous a motivé à entreprendre ce road trip ?
Nous sommes deux meilleurs potes de 23 et 22 ans, fans du Japon depuis petits. On aime voyager de base, mais après un premier voyage en mars 2019 pour la saison des cerisiers en fleurs au Japon, on s’est dit qu’on ne pouvait pas en rester là. Alors on a décidé d’organiser un deuxième voyage dans la foulée. Lors du premier, nous nous sommes déplacés en train grâce au Japan Rail Pass, mais cette fois-ci nous voulions plus de liberté, moins de restrictions, et surtout, être au contact des japonais, de la campagne, atteindre ce Japon plus brut et moins touristique.
Combien de temps aviez-vous prévu et quel a été votre itinéraire pour ce road trip au Japon ?
Nous avions prévu pour ce roadtrip 9 jours à travers la campagne japonaise, puis 2 jours de pause à Tokyo avant le retour en France. Après plusieurs hésitations, l’itinéraire final fût celui-ci :
J-1 arrivé le soir à l’aéroport de Narita
J-2 départ pour Kusatsu Onsen, une des villes les plus emblématiques du Japon pour ses sources thermales, en passant par le merveilleux jardin Tokumeien de Takasaki
J-3 Shibu-Onsen, petit village reculé dans les montagnes, où l’on peut apercevoir les fameux macaques japonais se baigner dans l’eau chaude des sources thermales l’hiver. Nous logions dans un ancien Ryokan gigantesque dans lequel nous étions les seuls clients. Une chance inespérée de pouvoir apprécier le lieu et les onsens privatifs qui étaient présents.
J-4 et 5 Matsumoto, ville étape du voyage, qui nous a permis de nous reposer, mais aussi de visiter les alentours du lac Suwa, lieu qui a inspiré Makoto Shinkai pour son célèbre film Your Name.
J-6 Takayama célèbre par les japonais pour son esthétique et son ambiance authentique. Une ville très belle mais qui a paru un peu plus touristique que les autres car très visitée par les japonais.
J-7 Gujo Hachiman en passant par Gero Onsen et son célèbre village au toit de chaume reconstitué. Ici nous nous sommes vraiment reposés, Gujo Hachiman est vraiment un havre de paix au bord de sa rivière, hors du temps, très paisible.
J-8 Destination Toyohashi ville étape qui nous permettait de passer par Seki où se trouvent un étang surnommé “l’étang de monet” rappelant les couleurs de ses tableaux les Nymphéas, ainsi que des forgerons de couteaux japonais. Iwayado park, une halte inattendue. Mais surtout Korankei, un parc célèbre pour ses éclairages nocturnes sur les momijis, les fameux érables japonais, avec pleins de yatai, ces échoppes japonaises en plein air.
J-9 Direction Minobu, village caché dans la forêt, à l’ombre du mont Fuji, où se trouve plusieurs temple de moines bouddhiste chez qui nous logions. Une expérience incroyable, qui nous a permis de vivre et manger comme les moines, des repas végétaliens succulents, et une expérience de prière matinale bouddhiste impressionnante. Nous avons même pu apprécier un concert traditionnel à l’intérieur du temple.
J-10 Passage par la région des 5 lacs et observation du Mont Fuji avant le retour sur Tokyo. Malheureusement ce jour-là, un marathon était organisé dans tout ce secteur, et nous n’avons pas pu l’apprécier à sa juste valeur, la météo n’étant même pas au rendez-vous pour voir la tête de fuji-san.
Les deux derniers jours nous ont permis de retrouver des amis et de profiter de la ville de Tokyo, qui vaut un voyage à elle seule !
En tout, on a traversé 10 préfectures à travers les régions de Kanto et Chubu : Chiba, Gunma, Saitama, Nagano, Gifu, Aichi, Shizuoka, Yamanashi, Kanagawa, et Tokyo, pour visiter 15 villes de la campagne japonaise.
Quelles étaient vos attentes avant le grand départ ?
On avait un peu peur, est-ce qu’on allait réussir à gérer un tel voyage (c’était notre premier road trip), avec tout ce que cela implique ? Est-ce que le plaisir sera le même que lors du premier voyage ? Est-ce qu’on sera capable d’enchaîner autant de route chaque jour ? Au final, et comme chaque voyage, je pense que ces peurs s’effacent au fil du temps. On a vite pris le pied, et c’est sûrement devenu notre voyage préféré. On savait qu’on allait aimer notre voyage, mais dépasser le plaisir du premier était un challenge que le road trip a largement relevé.
Selon vous, quels sont les incontournables d’un road trip au Japon ?
Shibu onsen est de loin LE village qui vaut le détour. Perché dans les montagnes, son calme est si reposant. Vous pouvez, si vous logez dans certaines auberges, obtenir les clés des onsens publics du village, gratuitement, et faire le tour des tous les bains disséminés un peu partout. Les gens là-bas sont extrêmement gentils et se connaissent tous. Ils seront prêts à vous conseiller les meilleurs restaurants à faire selon vos préférences ! Et puis bien-sûr si vous venez en hiver, vous aurez peut-être la chance de vous baigner avec les singes 😉
Location de voiture, conduite, réservation d’hôtels, activités ; était-ce un road trip organisé ou improvisé ?
Nous avions tout organisé à l’avance. Traduction de permis, location de voiture, hôtel/ryokan (auberge traditionnelle), lieux à visiter, tout était tracé. Sincèrement, on laisse toujours de la place à un peu d’imprévus, mais un voyage si loin, si dépaysant, dans un pays où nous ne parlions pas la langue, il fallait mettre certaines choses de notre côté pour que tout se passe bien.
Quelle a été votre plus belle rencontre ?
Je pense que notre rencontre la plus mémorable, est celle d’un japonais, qui a entamé une conversation avec nous en français en fin de soirée (un peu arrosé…) dans un petit izakaya de Matsumoto. Il se trouve que cette personne avait passé dix ans en France, et parlait toujours aussi bien français, malgré les quarante années qui étaient passées. Nous avons parlé et ri jusqu’au bout de la nuit avec la serveuse, le chef, ce monsieur et son ami, restant après la fermeture du restaurant. Une rencontre formidable qui nous a amené à visiter sa grande maison centenaire le lendemain matin, pour échanger avec lui et boire le café avant de repartir. C’était un homme d’une gentillesse extrême avec qui nous avons gardé contact !
Votre plus belle expérience ?
Pour ce qui est de l’expérience, le séjour dans le temple buddhiste à Minobu était mystique. Une ambiance incroyable, au cœur de la forêt, avoir la chance d’être reçu, de pouvoir partager leurs repas, de participer avec eux à la prière… Si c’était à refaire, nous le referons sans aucun doute. Et en plus, on a pu tester un onsen au raisin !
Quelle saison recommandez-vous pour découvrir le Japon en itinérance ?
L’automne nous a semblé la saison parfaite. Les prix sont abordables, bien moins chers et touristique que le printemps et l’été. Il y fait encore bon vivre avant le froid de l’hiver. La saison des pluies, des fortes chaleurs et des typhons sont passées, et en plus on peut profiter des magnifiques couleurs automnales, mais aussi des nombreux matsuri (festivals japonais) organisés pendant cette période. On conseille fortement le Japon en automne, fin octobre à fin novembre, nous paraît être la meilleure période.
Pour les Trvlrs qui souhaiteraient se lancer, quel budget recommandez-vous pour un tel road trip ?
Budget
Niveau budget si on parle uniquement en frais fonctionnels, nuit d’hôtel, de location de voiture etc
- BILLET A/R = 500 EUR/personne
- Hôtels : 517.5 EUR/personne
- Pocket-wifi : 50.5 EUR/personne
- Voiture (location, essence, péages) : 490 EUR/personne
Pour un total d’un peu moins de 1 560 EUR de frais par personne hors Tokyo. Je pense qu’en comptant les repas et pour se faire plaisir, monter jusqu’à 2 000 – 2 500 EUR peut être vraiment bien. Pour le coup on a choisi certains hôtels assez chers pour profiter au mieux du séjour. Tout est plus ou moins variable et dépend des attentes de chacun, pour le coup l’automne est quand même une saison bien plus accessible que le reste au Japon, et permet vraiment d’en profiter.
Problématique de voyage
Au niveau de la conduite au Japon, il ne faut surtout pas oublier de traduire son permis, ce qui peut être fait depuis la France par des services spécialisés. Sans votre traduction, inutile d’imaginer pouvoir conduire au pays du soleil levant. Et pour ceux qui ne sont pas au courant, préparez-vous, car au Japon comme au Royaume-Uni, on roule à gauche !
Il faut aussi faire attention aux entrées et sorties d’autoroutes réservées au japonais ayant un abonnement particulier. Il nous est quelquefois arrivé de devoir faire demi-tour pour trouver une autre entrée d’autoroute plus loin car on ne pouvait pas passer par celle que le GPS nous indiquait.
Les routes sont étroites dans la campagne japonaise, il faut y faire attention. Je vous conseille fortement de prendre une assurance lors de votre location de voiture, elle nous a bien sauvé quand on a crevé un pneu en plein milieu du voyage… Heureusement ce ne fut qu’anecdotique, même si personne ne parlait français dans les centres téléphoniques, le service japonais est toujours irréprochable et on a pu repartir sur la route assez vite.
Tout cela se fait beaucoup plus facilement avec une pocket wifi avec laquelle on voyage partout, grâce à elle et une application de traduction, on réussit à se faire comprendre, à lire un menu, ou un contrat d’assurance/de réparation chez un garagiste haha…
Petite anecdote, ne soyez pas surpris si vos pneus commencent à faire de la musique… Un peu partout au Japon, se trouvent ce qu’ils appellent des “melody road”.
(Les melody roads sont des portions de route qui produisent de la musique. Leur fonctionnement repose sur un système de rainures creusées dans la route et sur les vibrations produites par les voitures qui roulent dessus. Ces vibrations se réverbèrent dans l’habitacle et changent le véhicule en véritable caisse de résonance).
Sur place, comment avez-vous communiqué ? Anglais ? Japonais ? Langage des signes ?
Du coup nous communiquions principalement avec des phrases génériques en japonais (“où sont les toilettes” etc.), et le reste en anglais. L’application de traduction nous a sauvé de pas mal de situations, surtout quand on ne sait pas lire les kanas (kanji/hiragana/katakana).
On connaît tous les sushis (on est fans absolus d’ailleurs !) ; avez-vous d’autres spécialités japonaises à recommander aux gourmets que nous sommes ?
Hahaha, je pense qu’on peut être unanime à ce sujet, en disant qu’il faut absolument goûter l’Unagi. Ce plat à base d’anguille grillé et de riz est délicieux !!
Pour le reste, en règle générale, la gastronomie japonaise est vraiment bonne et variée, il suffit de se renseigner sur internet pour voir les p’tits coins sympas où manger dans la ville où vous êtes. N’ayez pas peur des enseignes où les menus ne sont pas traduits, soyez curieux, et apprenez les phrases qui vous permettront de savourer une recommandation du chef ! 😉
Quelle a été la chanson / le podcast de votre road trip ? Et quel souvenir avez-vous ramené ?
Niveau musique, ce qui nous a accompagné durant tout notre périple, c’est la playlist Spotify d’Ichiban Japan, et l’album deux frères de PNL. De quoi s’adapter à toutes les situations !
Quant aux souvenirs, on essaye toujours d’en récupérer un peu partout où on va, en plus de dévaliser le Nintendo Store en arrivant à Tokyo… 🙂
Le mot de la fin ?
Le Japon est un pays plus abordable qu’on ne le pense, il suffit de bien se renseigner. Avec tous les outils à notre disposition de nos jours, on vous conseille fortement de vous lancer dans l’aventure, vous ne le regretterez pas !
Pour plus d’infos et de photos de ce road trip, faites un tour sur le compte Insta de Lucas : @dreiimos