À ceux qui ne jurent que par les somptueuses plages de Thaïlande, nous avons décidé de vous faire changer d’avis ! Direction aujourd’hui les montagnes du Nord, aux portes du Triangle d’Or, pour partir à l’assaut des sentiers tortueux, des reliefs escarpés, de la jungle sauvage et des rizières au contraire très entretenues de cette ravissante région du Pays du Sourire. Nous avons testé pour vous un trek de trois jours en Thaïlande, et entre efforts sportifs, rencontres insolites et délicieux moments de partage, nul doute que vous ayez envie dès demain, d’enfiler les chaussures de rando et de vous lancer vous aussi pour cette belle aventure… Vous êtes prêt ? Cap sur Chiang Mai !
Préparatifs : le guide n’est pas un luxe !
N’en déplaise aux ambitieux explorateurs, un trek en Thaïlande peut difficilement s’envisager seul en parfaite autonomie : les espaces inhabités sont vastes, les sentiers peu voire pas balisés, et les points de rafraichissement et de restauration inexistants. Optez donc pour les services d’un guide local, que vous dégoterez sans mal dans une agence excursionniste à Chiang Mai ou à Chiang Rai notamment. Si vous avez choisi les services d’une agence réceptive (Asian Trails ou Easia Travel pour ne citer qu’eux), vous n’avez plus qu’à vous laisser guider !
Au-delà de leur expérience du terrain, les guides assurent toute la logistique durant votre périple : de l’apprivoisement d’eau aux nuits chez l’habitant, en passant par les pauses déjeuner dans les villages traversés. En prime, ils arborent toujours un immense sourire et leur bonne humeur est sans faille ; bref, incarnation de la Thaïlande à eux-seuls, vous voilà entre de bonnes mains !
Jour 1 : Achats pratiques, préparations administratives et mise en bouche
Notre guide à nous, c’est Nop ! Après de courtes heures passées à Chiang Mai après une nuit en train couchette, débute déjà notre escapade. Nous embarquons dans un pick-up aux côtés de cinq autres voyageurs à la petite trentaine – deux québécoises, un couple d’anglais et un australien –, et nous voilà partis dans une petite ville en périphérie de la Rose du Nord pour une première halte pratique destinée aux moins préparés. Chapeau, lunettes de soleil, crème-solaire et anti-moustique sont en effet impératifs, tout comme un peu d’argent liquide pour anticiper de futures emplettes. Si vous avez prévu quelques médicaments contre les maux de ventre et les intempestifs soucis de digestion, gardez-les précieusement dans votre sac à dos !
Il est fréquent que les excursions trekking de plusieurs jours en Thaïlande comprennent un temps dédié aux balades à dos d’éléphant. Le cas échéant, elle vous sera souvent proposée avant le grand départ. Selon votre sensibilité et votre degré d’engagement, vous pouvez bien entendu décliner, au profit pourquoi pas d’une rencontre plus « naturelle » au sein de refuges réputés pour leur respect de l’animal.
Cette première matinée a filé, l’heure du premier déjeuner a sonné. Derniers instants de contact avec la civilisation – nous sommes encore attablés dans un restaurant ; rural certes, mais restaurant quand même ! – et première occasion de tisser des liens avec nos compagnons de marche.
C’est finalement en début d’après-midi que nous entrons dans le vif du sujet : nos sacs à dos enfilés, nous entamons sous la pluie la première portion de notre trek par une marche de quelques heures dans la jungle thaïlandaise. Nous traversons forêts et rivières, longeons un torrent, faisons halte devant une cascade pour rafraichir nos pieds, et atteignons in fine notre destination du jour : un petit village perché où nous passerons la nuit. Du fait de la difficulté d’accès, il n’est pas approvisionné en électricité, mais chaque maison est équipée de panneaux solaires. L’endroit est paisible et dépaysant à souhait, et l’accueil dont on nous avait tant parlé est effectivement des plus réconfortants.
Le temps de quelques emplettes de bijoux, sacs et autres porte-monnaie artisanaux conçus main par les femmes du village, d’observer les hommes rouler leurs cigarettes dans des feuilles de bananes – nos OCB sont bien loin ! – et nous nous attablons pour un repas convivial animé de discussions multilingues, d’airs de musiques thaïlandaises et internationales, et de devinettes très inspirées de notre cher Nop. Notre nuit, tous ensemble sous un toit traditionnel de bois et de feuilles, s’annonce douce et réparatrice !
Jour 2 : Rando, rando et rando au plus haut
Non pas que nous les sous-estimions, mais nos estomacs auraient bien du mal à tolérer le piment thaïlandais à cette heure bien matinale… Toasts et œufs au plat par contre, accompagnent à merveille un réveil en douceur par le chant des coqs !
Il n’en fallait pas moins pour aborder cette nouvelle journée de trekking, plus intense et pour cause : nous visons aujourd’hui la cime des montagnes ! La météo quant à elle, n’est décidément pas aussi accueillante que les thaïlandais : pluie et orage nous guettent, mais nous progressons malgré tout en toute sécurité. Les glissades des uns et des autres alimentent les paris – Sophie, notre amie anglaise, s’impose championne ! –, et nous poursuivons avec nos compères dans une ambiance amicale et complice plus encore que la veille.
Une Noodles Soup pour nous requinquer, encore quelques kilomètres de marche parce qu’on est quand même venus là pour ça, et nous voilà arrivés à notre campement du soir : un joli refuge en bois en pleine nature au bord d’un torrent : ce dernier tombe à point nommé pour une bonne douche nature ! Comme la veille, Nop nous concocte un bon petit plat thaï… sans piment pour nos sensibles palais occidentaux, et nous passons au stade supérieur en termes de complexité des devinettes !
Jour 3 : Retour progressif à la civilisation
Nous reprenons ce troisième et dernier jour le chemin de la civilisation. Notre matinée de randonnée est ponctuée de passages dans plusieurs petits hameaux – l’occasion encore de faire quelques achats souvenirs 100% « made in ce petit coin de Thaïlande » –, et la jungle sauvage laisse peu à peu place à des paysages de rizières parfaitement domptés.
L’occasion pour notre guide de nous en dire plus sur la culture du riz, cette céréale phare de la cuisine thaï. Afin de préparer les parcelles et de rendre la terre plus fertile, les thaïlandais commencent par brûler une partie de la végétation. Une fois cette étape effectuée, les hommes labourent la terre avant que les femmes ne sèment les graines. Un mois plus tard arrive le moment de la pré-récolte : tous déterrent alors le riz, puis le replantent dans l’eau. Cela constitue la dernière étape avant la récolte finale, trois mois plus tard.
Nouvelle pause déjeuner, et nous quittons la terre ferme pour rejoindre un nouveau torrent. Cet après-midi, nous quittons définitivement les chaussures de rando pour une activité pour le moins hors du commun : du rafting sur des bambous ! Au gré d’une agréable descente, nous prenons le temps d’admirer les paysages environnants : maisons de bois construites sur la rive et autres ponts de singes suspendus au-dessus de l’eau. Une fois encore, l’expérience est extra ! Voilà qui achève à merveille ces quelques jours de complète déconnexion.
Mot de la fin et conseils aux amateurs
Nous ne le répéterons jamais assez : Phuket, Koh Samui et Pattaya, très attirantes au demeurant et à juste titre d’ailleurs, n’ont pas le monopole du tourisme en Thaïlande. Si les plages du Sud font rêver les voyageurs du monde entier, une expérience dans les terres, au rythme des foulées humaines et à la rencontre de la Thaïlande rurale, reste un must pour apprécier toute la générosité du pays, et ce même sous la pluie !
Randonneurs du dimanche, ne soyez pas effrayés par les reliefs abrupts des montagnes du Nord : l’expérience d’un trekking sur plusieurs jours au Pays du Sourire demeure accessible au plus grand nombre, du moment que vous êtes en bonne forme physique.
Passer par les services d’une agence réceptive ou d’excursionnistes vous garantira un encadrement sérieux et professionnel, et marcher aux côtés d’un guide expérimenté vous permettra qui plus est d’en apprendre davantage sur les us et coutumes du pays, comme d’ailleurs sur la faune et la flore que vous rencontrerez.
L’anglais, même s’il n’est pas parfait, est un vrai plus pour ces moments d’échanges, mais pas de panique si vous ne le pratiquez pas du tout : le langage des signes et le sourire sont universels !
La Thaïlande rouvrira ses frontières progressivement et sans quarantaine à tous les voyageurs internationaux vaccinés de deux doses. Vacciné ou non, vous devrez aussi présenter un test PCR négatif ainsi qu’une assurance COVID couvrant minimum 100 000 USD. Phuket sera la première destination à accueillir du public dès le 1er juillet, suivie de Koh Samui, Koh Phangan & Koh Tao le 15 juillet, puis de Krabi et Phang Nga au 1er août ; Chiang Mai devrait suivre dès septembre, en même temps que Chon Buri, Pattaya et Buri Ram. Pour l’heure, privilégiez les vols à destination de Phuket avec les compagnies Etihad, Qatar, Emirates, Singapore Airline et THAI. À termes si vous envisagez un séjour 100% nord-Thaïlande, vous pourrez prévoir un atterrissage à Bangkok.
Roxane, à votre service pour de prochaines devinettes allumettes !